Raouf Jomni définitivement innocenté

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Il a été déchu de ses fonctions de DG de l’ONTT en 2009. Son tort : avoir dit non à la volonté du Prince. Calomnié, trainé devant les tribunaux, il a finalement été totalement blanchi au mois de novembre dernier.

 

« Coup de théâtre à l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT). Près d’un mois seulement après sa reconduction pour une période supplémentaire d’une année (…) à la tête de cette importante cheville ouvrière de la promotion du tourisme tunisien, Raouf Jomni a été remercié le 2 novembre courant pour des raisons inexpliquées »
C’est ainsi que notre confrère Tourismag commentait, le 3 novembre 2009, le limogeage surprise de celui qui était directeur Général de l’Office du Tourisme depuis 2006.
Une disgrâce dans laquelle l’accompagnaient quelques-uns des hauts cadres de l’ONTT. Leur tort : avoir rechigné à suivre les instructions venues de Carthage à propos d’une société d’affichage dont l’affaire a éclaté après 2011.

Ainsi commençait le calvaire d’un serviteur de l’Etat (15 ans au sein des représentations à l’étranger et 6 ans en tant que DG) contre lequel “on” a dû fabriquer une affaire de décoration de vitrines impliquant son épouse.
Le jour même de la passation entre lui et le nouveau DG, Raouf Jomni était interdit de voyage pour endurer dix années de galère et de procès, et être finalement blanchi et totalement innocenté, ainsi que son épouse, par la chambre d’accusation en juin 2018 puis par la cour de cassation en novembre 2019.

Raouf Jomni peut se consoler de n’avoir eu, ou quasiment, que des soutiens parmi ses collègues à l’ONTT et au Ministère du Tourisme ainsi que chez les professionnels. A tous ceux-là, il tient aujourd’hui à transmettre la bonne nouvelle de la fin de son calvaire.
Pour ma part, je garde de lui le souvenir d’un “Monsieur croissance” qui a su notamment, en tant que Directeur France, accompagner le boum du marché français en doublant les entrées, passées de moins de 500 000 à son arrivée en 1994 à presque un million à son retour à Tunis en 2000.

Lotfi Mansour

Photo : Raouf Jomni (à droite) avec Lotfi Mansour dans les années 90