Changement ou continuité ?

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Sans vouloir entrer dans le buzz médiatique provoqué autour de Mme Karboul, nous pouvons déjà entrevoir, après la cérémonie de passation hier, les contours de son action future. Et malgré son émotion à l’évocation des critiques qu’elle subit, elle fait déjà preuve d’une détermination et d’une assurance qui nous étonnent et nous réjouissent.

 

La passation entre Jamel Gamra et Amel Karboul s’est déroulée sous le signe du changement dans la continuité, tant les analyses des deux ministres sur la situation du secteur semblent convergentes et leurs priorités semblables, notamment en ce qui concerne la relance du Sud tunisien auquel Mme Karboul devrait réserver ses premiers déplacements. Un dossier sur lequel la nouvelle ministre pourrait rapidement obtenir des résultats, le terrain ayant été balisé par son prédécesseur qui a arraché au gouvernement sortant un plan de soutien au tourisme saharien de 18 millions de dinars pour les trois ans à venir.

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Nouveau rythme ?

Cependant, la nouvelle ministre semble vouloir imposer un nouveau rythme à l’action du Ministère afin non seulement, dit-elle, de « sauver la saison » mais aussi d’appliquer dans la foulée la Stratégie 2016 du tourisme. Une approche qu’elle résume en faisant appel à un dicton allemand : « Le meilleur moyen de se hâter pour couper un arbre est de prendre le temps d’aiguiser sa hache ». Son prédécesseur aurait pu y répondre en écho par un autre dicton : « L’arme est inutile si le geste est incertain » puisque J. Gamra, peu enthousiaste envers la solution UGPO (Unité de gestion par objectif) créée par Elyes Fakhfakh pour appliquer la Stratégie 2016, a préféré confier le pilotage de cette stratégie au cabinet de conseil Deloitte. Sans doute jugeait-il que l’administration du Tourisme ne pouvait, en son état actuel, « être au four et au moulin » et, comme il l’a déclaré, cela devait permettre d’éviter à cette stratégie les vicissitudes des changements de ministre.

Mme Karboul, mue par son expérience internationale en coaching, semble penser quant à elle que « l’intendance suivra » : « Je ne suis pas là pour réaliser une énième étude, j’appliquerai celle de Roland Berger qui semble faire l’unanimité dans le secteur », a-t-elle déclaré. Le fera-t-elle avec ou sans UGPO ? avec ou sans Deloitte ? L’avenir nous le dira.

LM

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