Tourisme : un vœu pour 2020

Pour l’année qui s’annonce, nous émettons ce vœu à l’adresse des décideurs et des commentateurs : qu’on cesse d’opposer la quantité et la qualité dans l’évaluation du secteur touristique. Car l’une peut entrainer l’autre, comme nous le montre le cas du Portugal.

 

Portugal : quand la quantité fait la qualité

Voici un pays qui se permet une croissance de 50% de ses touristes étrangers (passant plus d’une nuit) entre 2012 et 2017. Ceux-ci ont atteint le chiffre de 23 millions, dont 20,6 millions dans les hôtels. Une augmentation de la demande qui a entrainé le doublement des recettes touristiques : 16 milliards d’euros, contre 8 en 2010.
Les hôtels, eux, améliorent leur recette par chambre disponible de 50%, et leurs prix de 10%.
Et ce sont ces performances dues au “tourisme de masse” qui ont permis au Portugal d’envisager une montée en gamme et une diversification de son tourisme lui permettant déjà de maintenir une forte croissance des recettes : elles atteindront 26 milliards d’euros en 2026.

Au même moment (en 2017), nous n’étions qu’à 5,7 millions de touristes étrangers dont seulement 2,8 millions dans les hôtels.
23 millions de touristes pour une population de 10 millions au Portugal, contre 5,7 millions en Tunisie pour une population de 12 millions. Et dire qu’il s’est trouvé des personnes chez nous pour parler de « risque de sur-tourisme » à propos de nos 9 millions de cette année, alors que le taux d’occupation de nos hôtels n’atteint même pas les 40%…

Encore une précision : ce n’est qu’en atteignant ces chiffres que le Portugal a commencé à enregistrer une flambée des prix du logement due à une mauvaise régulation du logement touristique dans les grandes villes. Ce problème, devenu un enjeu électoral aux élections municipales de 2017, a conduit les autorités à envisager de « limiter » le tourisme à Lisbonne et à Porto.

Bonne méditation et bonne année.

Lotfi Mansour

 Lire aussi : Portugal : comment le tourisme a sauvé l’économie du pays