Tourisme : les DMO, ça marche

La réunion du premier conseil de pilotage du projet “Les destinations du Sud-Est” vient non seulement entériner la viabilité des DMO Dahar et Djerba, mais annonce aussi l’accélération de la création des DMO Tunis-Carthage, Mahdia, Zaghouan et El Kef.

 

Le DMO (Destination Management Organisation) ou OGD (Organisme de gestion de la destination) est le nouveau modèle de gouvernance du tourisme consistant à fédérer l’ensemble des acteurs touristiques privés et publics pour optimiser la gestion d’une destination, et pour lequel l’OMT a mis en place un système de certification UNWTO.QUEST.

Le premier de ces organismes en Tunisie a vu le jour en 2018 avec le DMO Jebel Dahar sous la forme d’un syndicat professionnel (FTADD) et grâce au soutien du Secrétariat d’Etat suisse à l’économie (SECO) via l’association Swiss Contact.

Ce dernier ayant servi de projet pilote, celui de Djerba vient de voir le jour dans le cadre du projet Destinations Sud-Est, objet de la réunion d’aujourd’hui entre le Ministre du Tourisme, l’Ambassadeur de Suisse, Swiss Contact et l’ensemble des intervenants publics et privés. Lors de cette réunion, le Ministre du Tourisme a appelé à « généraliser cette expérience pilote à d’autres destinations régionales » notamment en coopération avec le programme Tounes Wejhatouna de l’Union Européenne et la GIZ.

Les régions concernées par ces créations de DMO seront Tunis-Carthage, Mahdia, Zaghouan et El Kef. Il s’agirait pour chacune de ces régions de trouver un positionnement qui lui est propre et à partir duquel se construirait sa stratégie touristique. En effet, si le Dahar se prévaut de son “authenticité” avec sa base line « Voyage en terre authentique » et les thématiques d’un tourisme durable, Djerba devrait mettre en avant ses atouts culturels, sans nier pour autant son statut de grande destination d’agrément ni son rang de première destination de thalassothérapie du pays.

De même pour la région de Tunis-Carthage qui devrait capitaliser sur ses nombreux atouts (touristiques et para-touristiques, culturels…) pour s’affirmer en tant que grande destination d’affaires, de congrès et d’incentives.

Ainsi, le lancement des DMO régionaux répond à l’une des recommandations des Assises du Tourisme (2017) : « adopter une approche marketing pour le pays, par produits et par région ». A charge de l’ONTT maintenant d’« assurer une cohérence globale entre les différents niveaux de communication (Tunisie vs régions) » comme le préconise le rapport final des mêmes Assises.

Lotfi Mansour

 




Vincci fête ses 20 ans

S’il y a une chaîne hôtelière européenne dont la création reste intimement liée à la Tunisie, c’est bien la chaîne Vincci Hoteles. Son promoteur feu Rufino Caléro en a décidé l’implantation en 2001 presque simultanément en Espagne et en Tunisie, puis au Portugal.

Vincci Hoteles fête aujourd’hui son 20e anniversaire en se prévalant de sa fidélité à ces 3 destinations où elle compte 37 hôtels de catégories supérieures (dont 5 en Tunisie et 3 au Portugal). Vincci Hoteles, que dirige aujourd’hui Carlos Caléro, le fils du fondateur, maintient la même stratégie d’implantation : « La chaîne a eu la proximité comme base de son développement, en pariant de manière claire sur le Portugal et la Tunisie où actuellement la chaîne ne se contente pas de maintenir sa présence mais aspire à l’augmenter », précise un communiqué de la chaîne espagnole.

Crise du COVID oblige, Vincci vient de lancer un nouveau label Vincci Care, qui sous tend un engagement de la chaîne pour la sécurité de ses hôtes et employés.




Les hébergements alternatifs sur tunisiatourism.info

L’ONTT vient de conclure un accord avec le portail tunisiatourism.info pour un référencement gratuit de tous les gîtes ruraux et maisons d’hôtes agréés. Et pour plus de visibilité, ces hébergements arboreront bientôt un logo distinctif.

 

Bientôt tous les gîtes ruraux et maisons d’hôtes agréés (ou qui le seront jusqu’à la fin de cette année) seront référencés sous formes de fiches en 4 langues sur le portail de promotion du tourisme tunisiatourism.info. Ce référencement, voulu par l’ONTT pour soutenir la commercialisation des hébergements dits alternatifs, sera gratuit (jusqu’au 31/12/2023) et permettra une réservation en direct également gratuite.

En effet, les clients potentiels, après avoir sélectionné leur établissement agréé dans la langue de leur choix (français, anglais, allemand ou russe), seront orientés vers le site de cet établissement pour y effectuer leur réservation (ou, à défaut, par mail).

En outre, tous les établissements référencés arboreront bientôt le nouveau logo “établissement agréé”, conçu par l’agence Ant Agency, que vient d’adopter l’ONTT.

Enfin, un guide bilingue (français/anglais) en papier sera édité d’ici le mois de juin où figureront tous les gîtes ruraux et maisons d’hôtes sous forme d’une fiche de présentation d’une page.

Pour bénéficier du référencement sur tunisiatourism.info et dans le guide, tous les gîtes ruraux et maisons d’hôtes agréés sont invités à adresser au plus tôt une description de leur unité en français (l’indication d’une fourchette de prix de la chambre est souhaitable), une copie de leur titre d’agrément ainsi qu’une sélection de 10 photos à l’adresse suivante : contact1@mcmcommunication.tn.

(NB : le portail tunisiatourism.info est momentanément inaccessible suite à l’incendie des serveurs d’OVH à Strasbourg, il sera rétabli très prochainement)

 

Signature de la convention sur l’hébergement alternatif entre Moez Belhassine, DG de l’ONTT, et Lotfi Mansour de MCM/tunisiatourism.info

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Khaled Chelly à la tête de Tunisair

Khaled Chelly devrait être le prochain pdg de la compagnie nationale. Actuellement Directeur de Tunisair au Canada, il avait successivement occupé la Direction générale de Tunisair Express et de l’OACA. Sa nomination est donc celle d’un fin connaisseur des arcanes de Tunisair, et donc un gage d’efficacité ou du moins de gain de temps, en attendant l’argent que le gouvernement se devrait d’injecter dans le groupe pour permettre son maintien.

Le test pour le nouveau pdg, qu’on dit “Ennahda compatible”, sera de savoir s’il se positionnera en adepte de la “stratégie africaine” pour Tunisair comme sa prédécesseure. Une stratégie dans laquelle certains observateurs voient la main d’Ennahda avec un objectif non avoué de « tourner le dos à l’Europe et donc au tourisme ». D’autres jugent qu’une telle stratégie serait « inopérante » faute de flotte, et surtout qu’elle priverait Tunisair d’un segment essentiel de son trafic, à savoir la diaspora tunisienne qui se trouve majoritairement en Europe.

A suivre.

Lotfi Mansour




Non-assistance à emplois en danger

Devant la défaillance du gouvernement, les professionnels du tourisme déclarent leur rébellion.

 

Le gouvernement peut-il longtemps se cacher derrière la feuille de vigne des avis d’un comité scientifique, lui déléguant ainsi le sort de l’économie du pays ? En s’arcboutant sur le test PCR, en étant incapable de débuter un soupçon de campagne de vaccination, en laissant bafouer les moindres mesures anti-Covid dans les lieux publics et jusque dans les transports en commun dont il a la charge, et enfin en autorisant un rassemblement politique de milliers de gens, le gouvernement ne signifie-t-il pas sa défaillance ?

Comment, dans ces conditions, ne pas comprendre la rébellion des fédérations professionnelles du tourisme dont les membres se déclarent, dans un communiqué commun paru aujourd’hui, « en droit de refuser d’appliquer sous la contrainte des mesures qui relèvent du fait du prince et qui les obligent à fermer leurs entreprises et à mettre au chômage partiel ou total leurs employés » ?

En effet, ce que le gouvernement fait, ou plutôt ne fait pas, rend inaudible ce qu’il demande de faire aux professionnels du tourisme, de la restauration et du spectacle qui, eux, se sont montrés beaucoup plus diligents que lui à appliquer les protocoles sanitaires anti-Covid.

Un an après le début de la crise COVID, le gouvernement peut-il décemment continuer à sacrifier les entreprises et les emplois tout en se montrant incapable de prendre de réelles mesures d’accompagnement, si ce n’est des prêts bancaires dont personne ne voit la couleur ou si peu ? Peut-il encore se cacher derrière le test PCR, alors que des pays comme la Suisse, par exemple, autorisent d’ores et déjà le test antigénique moitié moins cher ?

Ce gouvernement peut-il sans conséquences continuer plus longtemps à entretenir le flou sur un éventuel assouplissement des règles d’entrée en Tunisie, empêchant ainsi toute programmation aérienne de la destination pour l’été ? A l’intérieur même de nos frontières et en l’absence d’un plan de vaccination, qu’a prévu le gouvernement pour les Tunisiens résidents et non résidents qui ne manqueront pas de célébrer des mariages, des retrouvailles et des rassemblements familiaux en tous genres ?

La menace des professionnels de ne plus se soumettre à la fermeture de leurs établissements, si elle est rendue effective, risque de donner lieu à une bataille juridique inédite dont le gouvernement n’est pas assuré de sortir vainqueur.

Lotfi Mansour