L’ITB s’organise contre le coronavirus

Le salon ITB Berlin, qui doit se tenir du 4 au 8 mars, se prépare à recevoir ses visiteurs en évitant qu’il serve de foyer de propagation du virus.

L’accès au salon est désormais conditionné par la signature d’une déclaration attestant l’état de santé du visiteur et le fait qu’il n’ait pas fréquenté récemment certaines zones à risque des pays suivants : Chine, Iran, Italie et Corée du Sud.

Le formulaire est à télécharger sur le site officiel de la foire.

La mise à jour de la liste des zones à risque concernées est effectuée par l’Institut Robert Koch et disponible sur son site.

itb-coronavirus




FTH : convocation à l’Assemblée Générale du 12 mars

La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie convoque ses membres à l’Assemblée générale ordinaire élective qui se tiendra le 12 mars à l’hôtel Mövenpick, Berges du Lac.

 

Communiqué

Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie
Assemblée Générale Ordinaire Elective

La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie tiendra, le Jeudi 12 Mars 2020 à 14h00, son Assemblée Générale Ordinaire Elective à l’Hôtel Mövenpick, Berges du Lac.

Ordre du Jour :

  1. Lecture, discussion et approbation du rapport d’activité de l’année 2019,
  2. Lecture, discussion et approbation du rapport financier de l’année 2019,
  3. Lecture du rapport du Commissaire aux Comptes,
  4. Renouvellement des membres du Conseil National pour le mandat 2020-2022,
  5. Questions diverses.

Vu l’importance de l’ordre du jour, la présence de tous les membres actifs est vivement souhaitée.

Le Président
Khaled Fakhfakh




Modèle de développement : bon constat, mais…

Le nouveau Chef du Gouvernement a appelé à un « changement du modèle de développement basé sur la création de haute valeur ajoutée et non plus sur les bas salaires » lors de son discours d’investiture ce matin à l’ARP.
Un diagnostic fort pertinent que ne réfuterait même pas l’UTICA. Le hic est que M. Elyes Fakhfakh complète cette annonce en conditionnant ce passage à un nouveau modèle par la refonte du système éducatif, « à commencer par l’école maternelle » comme il le précise. Autant dire que le changement souhaité ne sera pas pour demain.

La faille dans ce raisonnement est partiellement apportée par M. Fakhfakh lui-même quand il évoque la transition digitale et « la nécessité de garder nos compétences en Tunisie ». Il existe donc au moins un secteur à « haute valeur ajoutée » où ne se pose aucun problème de formation, mais bien celui du niveau des salaires face à un marché du travail mondialisé et hautement concurrentiel.
On pourrait aussi parler des médecins, des ingénieurs ou même des cadres de gestion, dont ceux du secteur du tourisme : ils ont en commun d’être de plus en plus nombreux à céder aux offres alléchantes dans d’autres pays.

La Banque Mondiale, pour sa part, avait souligné le niveau élevé des NEET (jeunes qui ne sont ni dans le système éducatif, ni dans l’emploi, ni en formation, soit un tiers des jeunes ruraux et un cinquième des jeunes urbains) en soulignant que « plus le niveau d’études est élevé, plus le taux de chômage l’est également ».
Quant à notre Institut de la Productivité et des Etudes comparatives, il avance un taux de sous-emploi de 18,9%.

Il paraît donc clair que la question fondamentale pour l’économie tunisienne (du moins à court et moyen terme) est celle de la compétitivité de ses entreprises, de la productivité de ses employés et de l’employabilité des jeunes diplômés – ou comment augmenter l’employabilité des jeunes en préservant/augmentant la compétitivité des entreprises.
Pour le tourisme, on en est à la question de restaurer la compétitivité des entreprises.

Comme l’a annoncé M. Elyes Fakhfakh, les réponses précises viendront après l’état des lieux qu’établira le gouvernement après sa prise de fonction. Nous avons hâte de les connaître.

Lotfi Mansour

 

 

 




Le musée de Chemtou a rouvert ses portes

Depuis décembre dernier, le grand musée de la Tunisie numide, à Chemtou dans le Nord-Ouest, est de nouveau ouvert. Pour tout savoir sur la civilisation numide et le précieux “marbre numidique” couleur jaune d’or…

 

Le musée de Chemtou est une superbe réalisation tuniso-allemande, inauguré en 1997, mais fermé ces dernières années pour raison de sécurité.
Sur 2000 m2, il offre une exposition selon les normes modernes qui fait la part belle au fameux “marbre numidique” de Chemtou. Formation géologique du marbre, techniques d’extraction, échantillons, histoire des carrières avant et après les Romains illustrent les différents aspects de ce marbre jaune particulièrement recherché dans l’Antiquité.

La ville antique de Simittu (aujourd’hui Chemtou) se trouvait en plein pays numide et a conservé des témoignages importants de leur art, de leur architecture et de leur écriture, ancêtre du Tifinagh. C’est l’autre volet intéressant du musée.

Lire plus sur tunisiatourism.info.




Ne nous quitte pas…

Ton départ du ministère du Tourisme n’est pas une fin… Au contraire : c’est le début d’un long chemin que tu dois parcourir pour nous réconcilier avec notre identité, notre « exception culturelle » à nous.

Tu as déjà débroussaillé le terrain en faisant prendre conscience aux nouvelles générations qu’un Tunisien juif est d’abord un Tunisien.

En France, les « tunes », longtemps moqués par les autres juifs du Maghreb, n’ont-ils pas en vérité été jalousés pour leur bonhommie, leur jovialité qui frise parfois l’exubérance ? Bref, pour leur tunisianité, qu’ils s’entêtent à exhiber à la manière d’un Michel Boujenah qui reçut un jour cet hommage en guise de reproche : « Arrête de dire que tu es tunisien, cela se voit tellement ! ».

Oui, un juif tunisien est d’abord un Tunisien ; mais ne peut-on pas aussi dire que tout Tunisien pourrait être “un juif qui s’ignore”, tant nos racines sont  entremêlées ?
Au-delà des “vérités d’historiens”, la Tunisie nouvelle n’a-t-elle pas besoin que chacun se mette à la place de l’autre, ne serait-ce qu’un instant ? Il t’est bien arrivé à toi, René, de présenter une idée que tu jugeais géniale en disant : « J’ai eu une idée de juif ! » car c’est ce que diraient beaucoup de tes compatriotes musulmans qui n’ont pas toujours ton humour.

Quoi qu’il en soit, la Tunisie nouvelle a besoin de retrouver ses parties d’elle-même qu’elle semble vouloir ignorer ; des minorités parfois privées des plus basiques des droits, comme ces Tunisiens noirs, chez toi à Djerba, qu’on continue à vouloir enterrer dans un cimetière séparé.

J’en viens maintenant à mon souhait : présente-toi aux prochaines élections législatives pour être le porte-voix de ces minorités sans voix. Tu serais le candidat d’une Tunisie apaisée et réconciliée avec elle-même.
En attendant, le nouveau gouvernement serait bien inspiré de te proposer le titre d’ambassadeur de bonne volonté pour servir l’image du pays, comme tu sais si bien le faire. Tu pourrais aussi créer une association pour servir ce même objectif, laquelle association s’appellerait, comme il se doit, “Tunisie mon amour”…

A toi de voir laquelle de ces voies te conviendrait le mieux, mais… ne nous quitte pas.

Lotfi Mansour




Le plan “Tourisme durable” sur les rails

Le plan de promotion du tourisme durable piloté par la GIZ est désormais doté d’une stratégie en 4 points.

 

La GIZ vient de tenir son 1er comité technique pour le plan de promotion du tourisme durable en Tunisie. Il en ressort 4 objectifs que la coopération allemande s’appliquera, en coordination avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, à mettre en œuvre dans les prochains mois.

L’ambition de ce plan, partie intégrante du programme Tounes Wijhatouna (lire notre article) comme le souligne Sarah Schwepcke, Cheffe du projet Tourisme Durable, est de mettre en valeur « les atouts culturels ainsi que les joyaux naturels dont regorge le pays tout en les rendant accessibles aux visiteurs ». L’impact attendu en est, poursuit-elle, « l’amélioration de la qualité de l’offre, l’intégration de la population locale en créant des postes d’emplois et la consolidation de la place du secteur touristique dans l’économie tunisienne ».

Les 4 objectifs décidés par le Comité technique, précisés par un communiqué, sont les suivants :

  • objectif 1 : la création de nouveaux produits touristiques dans les régions avec les opérateurs concernés en se basant sur le tourisme culturel, le tourisme culinaire et le tourisme actif et de plein air. Les régions cibles seront : Tunis, Zaghouan, le Kef, Mahdia et Tozeur, en choisissant Tozeur et Tunis pour entamer l’exécution du projet pour la première année ;
  • objectif 2 : le développement de routes thématiques autour de la Tunisie en se basant sur les spécificités thématiques dans les régions ; le choix s’est fait sur la création d’une route cinématographique comme point de départ. Des routes culturelles et culinaires sont prévues pour les prochaines années ;
  • objectif 3 : la gestion des destinations touristiques par l’optimisation de l’offre et de la promotion sous forme de DMO (Destination Management Organisations). La priorité sera de créer 4 DMO dans les régions de Tunis-Carthage, le Kef, Zaghouan et Mahdia ;
  • objectif 4 : le développement de nouvelles formes et formats de coopération entre les acteurs de la chaîne de valeur touristique – nationale et internationale.

Rappelons enfin que le projet de « Promotion du Tourisme Durable » est financé par le Ministère Fédéral Allemand (BMZ) et l’Union Européenne et mis en œuvre conjointement par la GIZ et le Ministère du Tourisme Tunisien pour une durée de 5 années avec un budget total de 17,5 millions d’euros.




2019 : la croissance soutenue par l’hôtellerie

Tous les secteurs sont en recul sauf les services marchands.

Selon l’INS, l’année 2019 s’est soldée par une croissance du PIB de 1% (contre 2,7% en 2018). Cette contre-performance s’explique par un recul de tous les secteurs, sauf celui des services marchands qui réalise une croissance de 1,8%.

Parmi ces services, la branche HCR (hôtels-cafés-restaurants) réalise une augmentation de sa valeur ajoutée de 5,4% et enregistre ainsi la meilleure contribution au PIB après les services financiers.

LM

Evolution de la valeur ajoutée par secteur d’activité en 2019
histogramme croissance

Source : INS 15/02/2020




René ou Daly ? l’enjeu est ailleurs…

Pour les professionnels du tourisme, l’essentiel aujourd’hui n’est peut-être pas dans le choix entre René et Daly : l’un et l’autre sont des professionnels aguerris, connus et reconnus. L’un et l’autre font partie de cette nouvelle génération de politiciens portant l’espoir de beaucoup de Tunisiens.

Une fois n’est pas coutume, la nomination qui me semble la plus importante pour le secteur du tourisme concerne le ministère de la Culture : Chiraz Laâtiri a montré suffisamment de détermination, de force de personnalité et de capacité à s’entourer des meilleures compétences du pays pour qu’on rêve déjà de la voir jouer la carte de la complémentarité avec le Tourisme. Celui-ci devrait à son tour s’engager sur la voie d’une valorisation de notre richesse patrimoniale pour en faire le fer de lance de notre commercialisation. Il ne sert à rien aujourd’hui d’énumérer les entraves (les conventions restées lettre morte et les projets tués dans l’œuf) à une telle coopération Tourisme/Culture, entraves dues en grande partie à l’actuel ministre des Affaires Culturelles.

Chiraz Laâtiri est représentative de cette nouvelle génération chez laquelle compétence et patriotisme vont de pair avec indépendance et esprit rebelle. Elle saura, avec le futur Ministre du Tourisme, trouver les synergies nécessaires pour le bien des deux secteurs et l’image de notre pays. Par exemple, faire de la Tunisie un lieu de tournage de blockbusters (ce qu’elle a été jadis), et restructurer l’AMVPPC pour qu’elle fasse une promotion digne de notre patrimoine, et non, comme aujourd’hui, qu’elle se contente de percevoir les recettes des entrées de touristes qu’on lui apporte devant sa porte. Il reviendra également aux deux Ministres du Tourisme et des Affaires culturelles de nous dire quand et comment la mise en valeur et l’entretien de notre patrimoine cesseront de vivre des subsides des pourvoyeurs de fonds.

En attendant de voir l’issue de l’actuel marathon de négociations politiques, les professionnels du tourisme se devraient d’appuyer cette candidature de Chiraz Lâatiri ainsi que celle d’Elyes Fakhfakh, dont le passage par le Ministère du Tourisme et celui des Finances le prédispose mieux que quiconque à faire avancer le dossier de l’assainissement financier du secteur.

Nos professionnels doivent surtout cesser de se comporter comme des fans d’équipes de foot pour un imaginaire derby René/Daly, pour la simple raison que ces deux-là jouent – en tant que ministre ou pas – dans la même équipe.

 Lotfi Mansour

PS : René et Daly : c’est ainsi que monsieur l’actuel Ministre et monsieur l’ex-président de la FTAV m’autorisent à les appeler… un privilège de l’âge peut-être.

Photo : René Trabelsi et Mohamed Ali Toumi à la soirée de Tunisia Hospitality Award le 19 juin 2019

 




René Trabelsi réagit aux propos de Habib Meir 

On attendait une réaction aux propos haineux de Habib Meir de la part du Ministre du Tourisme. Et c’est un Réné en Tunisien blessé dans son amour pour sa patrie qui a répondu sur le mode « Ya … hacha ismek ». Une réponse qui remet les pendules à l’heure pour les populistes de tout poil, où qu’ils se trouvent sur les deux rives de la Méditerranée. Il est bon – et il était temps – qu’un Tunisien de confession juive rappelle au monde que « la bête immonde est partout » et que la bêtise crasse est la chose la mieux partagée de nos jours, quelle que soit sa couverture et le nom qu’elle se donne.

 

La bête immonde est partout, monsieur Habib

Cher monsieur Habib Meyer, vous devez le savoir autant que moi, votre prénom est très courant en Tunisie où il est surtout aimé et glorifié car rappelant le souvenir du grand patriote Habib Bourguiba, homme de paix et de compromis, comme vous le rappelez dans votre post, mais qui n’hésitait pas aussi à réagir fermement quand la souveraineté de son pays était menacée. Ce Habib-là obtint l’indépendance de la Tunisie mais aussi la condamnation de tout acte attentant à la Tunisie, tout homme de paix et de dialogue qu’il était.

Cher monsieur Habib, je vous réponds aujourd’hui, non pas par crainte que vos appels à boycotter la Tunisie ne soient entendus, quoique je connaisse parfaitement votre poids non négligeable sur l’échiquier politique… je vous réponds, monsieur Habib, juste pour remettre les choses dans leur cadre qui est malheureusement mis à mal en ces temps de populisme cocardier. Je ne vous réponds donc pas par crainte, tant ma confiance est aveugle dans l’attachement inconditionnel de nos coreligionnaires, Tunes et autres, à la Tunisie et à la Ghriba, cette destination millénaire de pèlerinage qui charrie tous les ans les émotions, les souvenirs mais aussi les espoirs dans des lendemains de paix de nos coreligionnaires. Cher monsieur Habib, en tant que politique chevronné, vous devez savoir mieux que moi que les positions politiques ne sont que du conjoncturel… le pérenne, c’est l’amitié entre nos peuples, amitié douloureuse aussi tant foisonnent les malentendus en ces temps durs où les récits nationaux s’étriquent d’un côté comme de l’autre… Le pérenne, c’est ma tunisianité comme la vôtre et contre laquelle vous vous insurgez, à cœur défendant, je le sais.

Le Droit est une ascèse, comme l’a si bien dit Robert Badinter, qui fut un éclairé dénonciateur de tout antisémitisme. Les rapports internationaux, qui ne devraient être régis que par ce Droit-là, mais qui ne le sont malheureusement pas ou si peu, créent ce sentiment d’injustice chez une jeunesse prompte alors à jeter son dévolu sur la première utopie qui lui fait miroiter une dignité, une vengeance ou une reconnaissance. Ainsi en est-il du jihadisme et du terrorisme que vous dénoncez. Le sentiment d’injustice les a nourris mais la misère et la crise économique, que vous utilisez inamicalement pour vous moquer de la Tunisie, n’y sont pas étrangères. Appeler à boycotter la Tunisie en tant que destination serait ajouter à ses malheurs en faisant le lit de l’extrémisme, et ignorer le travail titanesque de ses dévoués serviteurs patriotes pour la sortir de l’ornière… La Tunisie ne demande pas l’aumône, comme vous semblez le sous-entendre, mais attend un juste retour des choses, dû au travail et à l’abnégation des siens, dont je suis, moi, René, le seul ministre juif du monde arabe. L’année dernière, nous avons atteint le chiffre de 9 millions de touristes et nous savons que nous ferons mieux tant notre engagement à nous en sortir est sans faille et tant nous comptons aussi sur nos alliés et amis qui n’ont pas pu toujours nous aider comme on l’escomptait, tant les intérêts sont aujourd’hui fluctuants dans un monde qui change irrémédiablement. Certains pays qui mettent l’accent sur les problèmes sécuritaires tunisiens, pour dénigrer la destination touristique, ont bien nourri le jihadisme, par exemple en Syrie, ou, au mieux, laissé faire pour de frustes et immédiats calculs politiques. Nous payons en Tunisie le prix des batailles que les “grands” de ce monde se livrent. Ceci est injuste mais ceci est. Et je ne pense pas qu’il convienne de nous stigmatiser plus que nous ne l’avons indûment été. La solution ne sera jamais dans l’invective mais dans l’ascèse dans ce qu’elle comporte d’élévation sur les scories du politique, du slogan viscéral et des tristes temps. Se complaire dans cette fange du circonstanciel, indigne d’un éminent membre du groupe d’amitié tuniso-française tel que vous, ne fera que sustenter la bête immonde car cette bête immonde, que vous ne cessez de décrier, est partout monsieur Habib, partout où on appelle à la haine, à la vengeance, à la punition collective et à la diabolisation. Vive la Tunisie !

René Trabelsi, Ministre tunisien du Tourisme et de l’Artisanat