Mondher Zenaidi rend hommage à Wahid Ibrahim

Après René Trabelsi, Slim Tlatli ou Mehdi Jomaa, l’ancien ministre du Tourisme Mondher Zenaidi rend hommage à son tour à Wahid Ibrahim, en adressant ce message au fils du défunt, Walid.

 

« Absent de Tunis, je n’ai pas pu vous présenter de vive voix mes condoléances suite au décès de notre cher et regretté Si Wahid, avec lequel j’ai partagé de longues années de compagnonnage.

« Il était pour moi une icône du tourisme tunisien. Son immense culture, sa très grande expérience, son amour de notre pays et sa confiance dans son potentiel et son avenir, sa conviction que le secteur, auquel il a tant donné, était un atout majeur de la Tunisie, forçaient le respect et avaient une vocation pédagogique.

« Il laissera une grande place à vous bien sûr, et à tous ceux qui lui étaient chers, mais aussi à ceux qui avaient appris à l’apprécier et à l’aimer.

« Que Dieu l’accueille dans son infinie miséricorde. »




Entretien : relever le défi des réservations en direct

Anis Meghirbi (Seabel Hotels), de retour du Direct Booking Summit à Paris, nous livre ses impressions.

 

Aussi inéluctable soit-elle, la montée en puissance des OTA appelle les hôteliers du monde entier à agir pour une diversification de leurs canaux de distribution. La réservation en direct est l’une des réponses, exploitée depuis peu notamment par les grandes chaînes hôtelières.

De retour du Direct Booking Summit, Anis Meghirbi, Directeur Sales & Marketing de Seabel Hotels, nous livre ses impressions.

Photo : de gauche à droite, R. J. Friedlander (CEO de ReviewPro), Anis Meghirbi (Seabel Hotels) et Adrien Boisseau (responsable Tunisie – ReviewPro) au Direct Booking Summit 

 

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Vous venez de participer au sommet de la réservation directe (Direct Booking Summit) tenu à Paris la semaine du 12 juin. Quelle impression en tirez-vous ?

Anis Meghirbi
C’était ma 1e participation à un événement pareil qui se déroule trois fois par an sur 3 continents différents (Europe/Moyen-Orient, Amérique du Nord et Asie). Comme son nom l’indique, durant 48 heures, tous les sujets abordés tournaient autour d’un seul et unique objectif : comment capter le plus de ventes en direct et ainsi améliorer les marges de l’hôtelier et sa rentabilité.

Je peux tirer plusieurs enseignements de ce rassemblement. Dans ces régions du monde, la guerre bat son plein entre les hôteliers (surtout les géants multi-marques) d’un côté et les OTA (agences de voyages en ligne) et wholesalers (grossistes) de l’autre.
Ici en Tunisie, nous sommes encore au stade du tour-operating pour diverses raisons… D’ailleurs, pour la petite histoire, en 48 heures le mot tour-opérateur n’a pas été du tout prononcé. A mon humble avis, non pas parce que ce canal aurait disparu mais, tout simplement, parce que le changement technologique et les intégrations verticales opérées ont permis aux TO d’évoluer et de trouver de nouveaux relais de croissance, à savoir l’hôtellerie, les croisières et les services à destination.
D’ailleurs, pour confirmer cette mutation, il est important de signaler que le représentant des hôtels Thomas Cook faisait partie des panelistes du thème : « Est-ce que votre moteur de réservation en ligne est assez performant ? » Si le représentant de Thomas Cook (flotte aérienne, tour-operators dans les principaux marchés émetteurs) s’intéresse aux ventes directes, qu’attend alors le “petit” hôtelier indépendant ?

Plusieurs points ont été abordés durant ces deux journées, à savoir :
1/ défendre jusqu’au bout la parité tarifaire en ligne. D’ailleurs la nouvelle tendance que préconisent plusieurs professionnels est de mettre un terme aux tarifs statiques (tarifs nets) et de passer exclusivement aux tarifs dynamiques avec tous les opérateurs ;
2/ se focaliser encore plus sur le contenu, le partage de l’expérience sur les réseaux sociaux, les vidéos et la réputation en ligne, qui constituent les clés du succès pour augmenter les réservations en direct.

Vous étiez le seul Tunisien à y participer, avec des centaines d’hôteliers et chaînes hôtelières du monde entier. Est-ce à dire que les hôteliers tunisiens ne sont pas encore sensibilisés aux enjeux de la réservation directe?

Il y avait des personnalités hautement placées dans les domaines de “Global Marketing”, “Global distribution and digital channel”, “Pricing, forecasting”, au sein de groupes hôteliers comme Accor, Jumeirah, Mélia, Radisson, NH Hotels. C’est ce qui a permis de relever les débats.

Je ne pense pas que mes confrères tunisiens ne soient pas encore sensibilisés à la question des réservations en direct car notre souci majeur, quotidiennement, à mes confrères et moi, est l’augmentation des tarifs afin d’améliorer les marges et la rentabilité nécessaires. Car in fine nous voulons proposer un service de qualité et offrir un produit répondant aux standards attendus par les clients.
Cependant l’approche doit être complètement repensée.

Bien que l’environnement actuel où nous opérons ne permette pas de “s’éclater” au niveau des réservations en direct (limitation des dessertes aériennes ou tarifs exorbitants en haute saison, car l’offre est nettement en deçà de la demande), il est impératif aujourd’hui de se pencher vers les différents outils et solutions en place afin de tirer profit de tous ces avantages technologiques et d’être en phase avec les différentes évolutions.
Si le tour-opérateur lui-même évolue et se différencie, il est grand temps que les hôteliers tunisiens diversifient leurs canaux de distribution.




Incentives : la Tunisie renoue avec les grandes opérations

En berne depuis quelques années, le marché des incentives est en voie de retrouver son lustre d’avant.

 

La dernière opération réalisée fin juin par l’agence Terres D’ailleurs pour un groupe de 1000 personnes à Djerba est un modèle du genre.

En effet, pour réussir une opération d’une telle ampleur, l’organisateur a dû faire appel à de gros moyens : privatisation du Club Med et concert de Kendji Girac en plein air à l’île aux Flamants roses sur laquelle les 1000 convives ont été acheminés par 9 bateaux pirates.

Ambiance des plus festives pour une convention réussie.

En vidéo :




Wahid Ibrahim : hommages

Il était remarquable ; sa disparition a été très remarquée. Les témoignages affluent, pas seulement de la part de ceux qui l’ont côtoyé mais aussi de la part de décideurs attentifs au secteur du tourisme comme Mehdi Jomaa, l’ancien chef du Gouvernement. Florilège.

 

Ahmed Slouma, ancien Directeur général de l’ONTT

Wahid Ibrahim qui vient de nous quitter nous a rejoint à l’ONTT en 1973 après un passage au Club Med et à la RTT. Dès le début, j’ai trouvé en lui un homme intelligent, perspicace, avec un grand sens de l’initiative. Chaque jour il nous venait avec une nouvelle idée, base d’un vrai programme de promotion du tourisme tunisien. Nous sommes devenus amis depuis. Durant les 35 ans de carrière commune nous n’avons eu aucun mal entendu. Wahid trouvait des solutions aux problèmes les plus difficiles. Nous nous sommes relayés dans plusieurs fonctions et nous sommes partis à la retraite la même année. Je lui rappelais souvent que j’étais son aîné de 2 mois. Je n’oublierai jamais le jour où je l’ai accompagné, un certain 14 juillet 1973 au Cap Bon. Nous avons passé la nuit au Club Med de Korba et nous avons rendu visite à sa famille à El Haouaria. Je conduisais une voiture qu’il venait d’acheter. Il n’avait pas encore son permis de conduire alors que je venais juste d’avoir le mien et c’était mon baptême pénible en conduite. Depuis, notre entente a été totale.
Que de souvenirs avec Wahid, de quoi écrire des livres.
Repose en paix cher ami. Mes condoléances sincères à ses deux fils Walid et Ghassen.

 

Mehdi Jomaa, ancien chef du Gouvernement

Je n’ai pas eu la chance de connaitre cet artiste des temps modernes, celui pour qui la Tunisie des côtes, la Tunisie de l’arrière-pays, la Tunisie des vestiges n’avait pas de secret. Cependant grâce à ceux qui l’ont côtoyé et apprécié J’ai pu découvrir la finesse de sa pensée sur l’art du voyage, l’art de recevoir, l’art du terroir, l’art de l’authenticité, l’art des saveurs et des senteurs que lui seul savait raconter. Il fut l’un des pionniers de cette “Tunisie Amie” qui avait su séduire tant d’étrangers de passage. Il fut l’un de ceux qui ont consolidé le socle d’une industrie florissante, celle du Tourisme de notre chère terre Tunisienne. Il était un mariage heureux entre fantaisie, professionnalisme et amour de son pays. Il va manquer à sa famille et à ses amis, à sa terre natale du Cap Bon, à sa Haouaria fière et sauvage. Et je sais qu’il manquera beaucoup à son ami, celui qui me l’a fait l’apprécier, Mohamed Ali Toumi.

Qu’il repose en paix. La Tunisie lui sera éternellement reconnaissante.

 

Slim Tlatli, ancien ministre du Tourisme

Wahid Ibrahim, un des piliers du tourisme tunisien, vient de nous quitter pour un monde meilleur. Un grand monsieur, l’amour du pays chevillé au corps, un humour décapant… un ami.
Allah Yarhmo.

 

Tijani Haddad, ancien ministre du Tourisme

Une icône du tourisme tunisien s’est éteinte. Wahid Ibrahim que j’ai connu sur les bancs de l’université puis durant sa longue et brillante carrière au service du tourisme. Artiste, poète, écrivain humoriste et innovateur, Wahid aimait créer l’insolite et le sensationnel. Sa plume a tissé des chefs-d’œuvre et a fait de lui une autre icône, celle de la toile. Que Dieu ait son âme.

 

Slah Maaoui, ancien ministre du Tourisme

WAHID IBRAHIM TIRE SA RÉVÉRENCE ! Un des piliers de l’administration du tourisme ; personnage caustique, exigeant, créatif. Wahid Ibrahim était un Grand Monsieur de l’ONTT, un homme inoubliable. Adieu l’ami!

 

Les funérailles de Wahid Ibrahim auront lieu aujourd’hui 4 juillet à 17h30 à El Haouaria.




Adieu Wahid, on t’aimait bien

Wahid Ibrahim n’est plus, et avec lui une grande figure de l’ONTT, un Directeur Général plein de verve et d’humour, jamais avare de la petite phrase qui fait mouche.

En février 1997, je consacrais un édito à son départ de la Direction Générale de l’ONTT…  « Salut Wahid on t’aime bien », déformant ainsi la chanson « Le moribond » de Jacques Brel. Aujourd’hui, c’est le vrai titre de cette même chanson que je suis contraint d’écrire : « Adieu Wahid , je t’aimais bien ».

  Lotfi Mansour