Open Sky : soyons pragmatiques

Maintenant que l’accord sur l’Open Sky est en passe d’être signé, le temps n’est plus aux états d’âme mais à l’action pour une libéralisation réussie.

 

L’accord sur l’Open Sky sera validé le 11 décembre ; il deviendra effectif quand il sera approuvé par le gouvernement et signé par le Ministre du Transport d’ici quelques semaines.

Cet accord, pourtant attendu depuis des années, semble susciter plus de réserves que d’enthousiasme. Aux vieilles lunes de ceux qui restent arcboutés au modèle économique du charter, s’ajoutent aujourd’hui les réserves de certains concernant l’exclusion de l’aéroport de Tunis, qui restera en dehors de l’accord pour une période de 5 ans.

 

L’expérience marocaine

Le débat sur l’Open Sky ne faisant que commencer, il est bon de rappeler ici quelques faits et chiffres par rapport à l’expérience marocaine de libéralisation du ciel.

Un bon accord Open Sky doit-il d’emblée être total ?

La réponse est non au vu l’expérience marocaine où une période de libéralisation partielle du ciel a été appliquée pendant 3 ans (2004-2006).

Impact de l’Open Sky sur la desserte du pays

Pour le cas du Maroc, la desserte aérienne internationale a presque triplé en quelques années d’Open Sky, passant de 560 fréquences/semaines en 2004 à 1320 fréquences en 2010. Ces fréquences ne sont pas toutes le fait de compagnies low-cost. Le Maroc accueillait 44 compagnies aériennes en 2010, contre seulement 22 avant l’accord d’Open Sky.

Impact de l’Open Sky sur le trafic

De 5,2 millions de passagers internationaux avant l’Open Sky, le Maroc est passé à 13,6 millions de passagers en 2010.

Impact sur les tarifs

Au Maroc, entre 2004 et 2010, le tarif moyen des billets d’avion a enregistré une baisse de 37%.

Impact sur la Royal Air Maroc

Malgré une baisse de sa part de marché de 62% à 47%, la RAM a doublé son trafic de 3,2 millions de pax avant l’Open Sky à 6,3 millions de pax en 2010. Le nombre d’avions de la RAM est passé durant cette même période de 30 avions à 54 avions, et son chiffre d’affaires a atteint 11,4 milliards de dirhams en 2010 contre seulement 7,1 milliards avant la libéralisation du ciel.

 

Ces faits et chiffres ne devraient-ils pas nous inciter, au lieu de nous lamenter sur un modèle économique mourant, à concentrer notre énergie à préparer les conditions d’une libéralisation réussie ? Il nous faut, entre autres, répondre en urgence aux véritables questions que nous pose la nouvelle situation que créera cet accord, à savoir :

  • nos aéroports “libérés” seront-ils à même de fournir les services qu’exigent les compagnies aériennes low-cost, notamment en termes de handling ? (le temps d’escale d’un low-cost est de l’ordre de 20 minutes) ;
  • nos hôtels sont-ils prêts pour une vente en “package dynamique”, non seulement via les OTA, mais aussi à travers leur propre site internet marchand et un personnel qualifié pour ce nouveau type de distribution ?
  • de même, nos agences de voyages seront-elles capables de vendre les circuits et les excursions en ligne, ou laisseront-elles ce travail aux quelques agences réceptives dont bon nombre appartiennent soit à des TO européens, soit à des groupes hôteliers tunisiens ?

 

A suivre.

 

                                                                                                         Lotfi Mansour




Tunisia Mall : inauguration en grande pompe

Il y avait foule hier à Tunisia Mall 2, extension du luxueux centre commercial des Berges du Lac : sept cents invités issus de divers secteurs et une délégation officielle comprenant plusieurs personnalités politiques dont Mme Selma Elloumi, Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, pour l’inauguration officielle.

Ce centre totalise désormais 65000 m2 de boutiques, restaurants et lieux de récréation (dont le nouvel espace de fitness de la chaîne California Gym, d’une surface de 1500 m2). Le Tunisia Mall vient ainsi renforcer l’attractivité de la capitale en tant que destination de shopping et de loisirs pour les Tunisiens, mais aussi pour les touristes étrangers, notamment les Maghrébins dont le nombre s’est élevé à plus d’un million l’année écoulée pour le seul Tunisia Mall 1, comme l’a rappelé la Ministre du Tourisme.

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De Djerba à Tataouine en VTT

La Tunisie c’est beau… à vélo ! Depuis vingt-cinq ans, des passionnés se retrouvent chaque année à Djerba pour faire le Sud tunisien en VTT. Pistes le long de la mer, vieilles mosquées, villages perchés, oasis, ksour abandonnés et descentes vertigineuses… un défi sportif et des paysages plein les yeux !

 

Cela fait vingt-cinq ans que ça dure et l’organisateur du Rando-Raid VTT, Pierre Rossé, n’est pas près d’arrêter : « Le jour où le tourisme tunisien sera à son bon niveau de perception par les Occidentaux, le Sud tunisien deviendra une destination référente pour la marche et le trekking dans tout le bassin méditerranéen. Il y a des spots énormes et les infrastructures sont extraordinaires ! », s’exclame-t-il (voir l’interview ci-dessous).

Pendant une semaine, du 22 au 29 octobre, amateurs et sportifs confirmés se sont retrouvés pour affronter les pistes de Djerba et du Sud tunisien, des collines de Guellala aux vieilles ghorfas de Ksar Haddada.

La manifestation était organisée par l’association Rallye Raid VTT Aventure et le magasin La Cyclerie, avec l’appui de l’hôtel Hari Club Beach Resort Djerba pour l’hébergement, le voyage et la logistique.

 

Départ de l’hôtel Hari Club Beach Resort Djerba : 5 jeunes de l’équipe du Sultanat d’Oman ont participé au raid

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En vidéo : 250 km à VTT par les pistes, de Djerba à Tataouine

raid-VTT-video(images fournies par Rallye Raid VTT Aventure)

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Trois questions à Pierre Rossé, organisateur du Rando-Raid VTT Pierre-VTT

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Racontez-nous comment est né ce raid…

Au départ, il y a mon histoire personnelle avec la Tunisie. En 1976, alors que je pratiquais la compétition de vélo sur route, j’ai eu la chance d’être sélectionné par l’équipe de France pour faire le tour cycliste de la Tunisie. Trois années de suite, j’ai ainsi découvert, un pays, une culture… et l’huile d’olive qui n’était pas du tout connue à l’époque ! C’est ainsi que j’ai noué des amitiés en Tunisie et que j’ai pris l’habitude d’y venir chaque année passer des vacances en famille.

L’année de la guerre du Golfe, j’ai découvert Tozeur car il n’y avait plus d’avion direct pour Djerba depuis Toulouse… J’organisais déjà un stage en Espagne pour mes copains de club, et l’idée de lancer un raid a pris corps grâce à mes amis tunisiens. J’ai découvert un autre pays : le Sud tunisien par les pistes, et j’ai eu le coup de foudre. La première édition est partie en 1992 de l’hôtel Hari Club de Djerba ; aujourd’hui, c’est un retour aux sources avec mes amis.

 

Qui sont les participants ?

Ils viennent de toute la France mais il y a toujours eu des Tunisiens avec nous. En 1992, grâce à un partenaire qui a offert des VTT, cinq cyclistes tunisiens ont participé dont Zemni, Merdassi, Louati qui étaient de grands champions des années 70. Cette année nous avons 5 jeunes de l’équipe du Sultanat d’Oman : ils participent dans quelques jours au championnat arabe de VTT en Tunisie, et font leur stage de préparation avec nous.

Nous avons aussi compris que pour faire venir les gens tous les ans, il fallait proposer un programme pour les épouses : elles font de la marche sur notre circuit et nous faisons les bivouacs ensemble. Le circuit fait entre 200 et 250 km sur une semaine mais il est accessible à tout le monde. Ceux qui viennent pour la première fois ont les yeux comme ça et promettent de revenir l’an prochain !

 

Le Sud tunisien, pourquoi ?

Nous avons toujours fait le Sud tunisien, et nous n’avons pas fait deux éditions identiques depuis vingt-cinq ans. On peut y faire dix fois le parcours de cette année avec la même diversité. Le jour où le tourisme tunisien sera à son bon niveau de perception par les Occidentaux, le Sud tunisien deviendra une destination référente pour la marche et le trekking dans tout le bassin méditerranéen. Il y a des spots énormes et les infrastructures sont extraordinaires !