Grève générale, un malentendu généralisé

La grève générale dans l’hôtellerie annoncée par l’UGTT pour les 17 et 18 septembre aura bien lieu, faute d’entente entre la FTH et la centrale syndicale sur une augmentation des salaires portant sur l’année 2015. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui la FTH lors d’une conférence de presse tenue à Tunis.

Une grève devenue donc inéluctable au vu des interprétations contraires que font les deux protagonistes de la situation de l’hôtellerie tunisienne. Alors que les hôteliers soulignent l’effondrement de leurs résultats, l’UGTT semble donner crédit aux déclarations optimistes générées par l’embellie de l’été 2016 ; une embellie très relative après une année catastrophique.

En effet, l’année 2015 a enregistré une baisse de la capacité mise en exploitation de 8599 lits par rapport à 2014, avec 168 930 lits. Ceux-ci sont restés en moyenne aux ¾ vides : le taux d’occupation annuel n’a été que de 26,1%, contre 44,9% en 2014. Cette descente aux enfers est due à une chute des nuitées de 54,9% pour les non résidents, soit 11,1 millions de nuitées contre 24,7 millions en 2014. Une véritable catastrophe économique, somme toute compréhensible après les deux attentats du Bardo et de Sousse, mais dont tous les intervenants du secteur ne semblent pas encore convaincus.

Au cours de cette conférence et comme un écho au pessimisme des membres de la FTH concernant les mois à venir, l’Echo Touristique annonçait à 12h20 l’abandon de la destination Tunisie par les grands TO français pour les clubs de vacances, avec cette phrase sibylline : « Les autorités tunisiennes continuent de tenir un discours optimiste, mais les voyagistes français placent leur saison hiver sous le signe de la prudence, et optent pour la raison quand ils avaient souvent fait le choix du cœur ces dernières années ». A méditer.

LM

 

Photo : les membres de la FTH lors de la conférence de presse du 14/09/2016