Thomas Cook donne l’exemple

Dans une lettre envoyée avant-hier à ses partenaires hôteliers, le groupe Thomas Cook se montre solidaire du pays et confiant dans le déroulement de la saison, affirmant que les programmes de « séjours et vols restent inchangés ».

La lettre de Thomas Cook se termine par un appel à la collaboration qui sous-entend des solutions collégiales et, le cas échéant, des sacrifices mutuels. On est loin des demandes de promotion de 50% émises par d’autres tour-operators dès le lendemain de l’attentat du Bardo.

 

La lettre de Thomas Cook aux hôteliers :
Letter-to-Tunisian-hoteliers




Tourisme : primauté au digital

Les internautes face à leur ordinateur sont moins inhibés à choisir la Tunisie que face à leurs agents de voyages.

 

L’administration et les organisations professionnelles, FTAV et FTH, sont amenées avant la fin de cette semaine à proposer une stratégie de riposte aux effets de l’attentat du Bardo. Elle comprendra probablement un soutien aux TO, soit à travers des campagnes conjointes comme celle avec Jet Tours (lire l’article), soit par un soutien à l’aérien.

Il serait cependant essentiel d’affecter une partie de cet effort à la communication et la vente sur internet. En effet, du 1er janvier au 20 mars, un grand nombre de marchés comme l’Allemagne et la France étaient déjà en recul chez les TO de 20% à 30%. De même, au niveau des entrées globales, l’Allemagne reculait de 35% par rapport à 2014 entre le 1er et le 20 mars (de 19% du 1er janvier au 20 mars), et la France de 28% (de 18% du 1er janvier au 20 mars).
Tel n’était pas le cas chez les OTA. En effet, les chiffres d’Expedia sur la Tunisie laissent apparaître une augmentation respective de 94% sur l’Allemagne et de 6% sur la France (du 1er janvier au 12 mars).

On est tenté de dire que les internautes face à leur ordinateur sont moins inhibés à choisir la Tunisie que face à leurs agents de voyages. Ces derniers seraient-ils moins motivés que leurs clients pour la destination ?
Reste que ce choix d’internet ne peut se faire que sur des marchés où il existe des liaisons aériennes directes en bon nombre, comme c’est le cas de la France, l’Allemagne ou l’Angleterre.




Promotion tarifaire : il est urgent d’attendre

La panique semble gagner quelques hôteliers, alimentée par des rumeurs infondées de bradage des prix.

 

Nous y voilà : la panique commence à gagner quelques hôteliers qui sont tentés de répondre à l’appel de certains TO pour des remises tarifaires de 50%. Une panique que semble alimenter la rumeur de bradage de la part de grandes chaînes tunisiennes – et autant le dire, de la part de la chaîne El Mouradi.

Celle-ci, par la voix de son Directeur commercial Anis Sehili, dément formellement toute promotion : « On n’a concédé aucune promotion pour l’instant, et on étudie encore la réponse qu’on pourrait apporter à la situation », affirme-t-il.

Moins d’une semaine après l’attentat du Bardo, un bradage des prix serait, en effet, suicidaire pour tous, hôteliers et TO réunis. S’il est compréhensible, pour les uns, de s’inquiéter du remplissage des avions, et pour les autres, de celui de leurs hôtels, il est insensé de sacrifier la saison en ajoutant au risque sécuritaire que prendrait le client un risque de service bradé à cause de prix anormalement bas.

Le ralentissement des réservations observé actuellement est le même que celui observé dans les hôtels de Paris une semaine après l’attentat qui s’y est produit. Il est donc urgent d’attendre ; ne serait-ce que jusqu’à dimanche prochain, jour de la marche internationale prévue à Tunis, pour ensuite voir la réaction des marchés et proposer des solutions de partenariats aux TO. Des solutions où le risque serait partagé durant un laps de temps bien déterminé.




Syphax : reprise du Tunis-Montréal

Dans un communiqué daté d’aujourd’hui, Syphax Airlines annonce qu’elle « prépare la reprise de ses vols vers le Canada et sa ligne Tunis /Montréal /Tunis pour l’été 2015 », ajoutant que « l’exploitation de cette ligne se fera très probablement en partenariat avec d’autres compagnies aériennes en mode interline et code share ».

 




« De tout cœur avec vous »

La soirée du 18 mars a été pour beaucoup d’hôtels tunisiens accompagnée de nouvelles réservations en signe de soutien.

Le 18 mars, jour de l’attentat du Bardo, a été aussi un jour de réservations pour beaucoup d’hôtels en Tunisie. Comme l’a confirmé aujourd’hui René-Marc Chikli, président du Seto, le syndicat des tour-operators français, « les clients restent solidaires » de la Tunisie.

En effet, en dépit de quelques annulations bien compréhensibles, la soirée du 18 mars a été pour beaucoup d’hôtels tunisiens accompagnée de nouvelles réservations en provenance de France, d’Angleterre, d’Allemagne et d’ailleurs.

Pour ces clients, la solidarité se traduit avant tout par des actes de soutien à une destination qu’ils aiment et apprécient. En témoignent ces messages accompagnant les réservations de deux clientes françaises, effectuées le 18 mars au soir :

« Je me permets de vous adresser ce mail pour vous témoigner toute ma solidarité et mon amitié. La Tunisie, comme Paris en janvier, traverse une période très difficile mais nous ne devons pas baisser les bras, au contraire, nous devons être encore plus unis et plus forts qu’auparavant. Nous sommes heureux de vous retrouver en mai. D’ici là, je vous souhaite bon courage et le meilleur pour la Tunisie inchallah. »

« Je suis consternée et horrifiée par l’attentat que vous venez de vivre et vous apporte mon soutien le plus profond. Cet acte horrible ne m’empêchera pas de venir à Monastir et je vous avoue que j’ai hâte d’être au 9 mai, date à laquelle (nous) arrivons. De tout cœur avec vous et à très bientôt ».

A ce soutien de clients et amis de notre pays s’ajoute celui de responsables politiques et leaders d’opinion. Nous devons apprécier à sa juste valeur le geste d’Anne Hidalgo, maire de Paris : elle offre la solidarité de sa ville, qui a connu récemment les mêmes affres, en mettant à disposition les moyens de la Mairie de Paris pour une campagne d’affichage en faveur de la Tunisie.

Un vrai baume à notre cœur meurtri.




On se relèvera

Le tourisme n’est pas fini, il va juste renaître.

 

Après Paris, Bruxelles, Stockholm ou In Aminas, le terrorisme vient de frapper Tunis en son cœur, au musée du Bardo, symbole de son enracinement méditerranéen. Le coup est dur pour la Tunisie et son tourisme ; il est plus dur encore pour les familles des disparus tunisiens et étrangers. Mais aussi dur soit-il, il ne pourra pas, il ne devrait pas signifier « la fin de la Tunisie » ni « la fin de son tourisme ». A la différence des trois dernières années, la Tunisie et son tourisme peuvent compter sur une volonté et une solidarité commune de la majorité écrasante du peuple, du gouvernement et des professionnels d’un secteur qui a commencé à faire le ménage en son sein.

Cette volonté, comme semble le suggérer le Président de la République, ne pourra s’accommoder de demi-mesures : « Il faut les rayer de la carte », a-t-il déclaré. Pour une éradication totale du fléau du terrorisme, l’engagement de l’Etat et des ses représentants doit être aussi totale au service de cet objectif. Dans ce sens, il n’est pas admissible de voir le vice-président de l’Assemblée du peuple aller à la rencontre du premier prédicateur du terrorisme.

Notre espoir est de voir la solidarité s’exprimer chez nos partenaires occidentaux qui semblent se payer de mots en nous félicitons de « la réussite de notre processus démocratique », tout en orientant les investissements vers d’autres cieux.

Concernant le tourisme, le hasard a voulu qu’hier seulement se tienne un Conseil ministériel restreint consacré au tourisme, le premier depuis plusieurs années (voir notre article), lequel a affirmé l’importance du tourisme local mais aussi régional notamment avec l’Algérie. Pour les autres marchés, notre espoir est de voir nos partenaires donner tort aux terroristes en maintenant leurs réservations.

Quoi qu’il en soit, le tourisme tunisien repartira de plus belle dans quelques mois, parce qu’il aura clôturé le dossier de l’endettement hôtelier, parce qu’il aura fini la mue de ses structures (restructuration de l’ONTT, création de l’Union des métiers du tourisme…), parce qu’il aura comblé son déficit en liaisons aériennes en réactivant des accords bilatéraux et en entamant une négociation sur l’Open Sky, parce qu’il aura relevé la qualité de ses prestations et de ses hôtels, et, last but not least, parce qu’il a plus que jamais le soutien des Tunisiens. Le tourisme n’est pas fini, il va juste renaître.

LM




Démenti : pas d’annulation des réservations

Contrairement à ce qu’a cru bon d’annoncer un journal tunisien, les TO français n’ont décidé d’aucune annulation, pour la simple raison qu’ils ne se réuniront qu’au cours de cette journée pour étudier la question. Les quelques tour-operators français qui se sont prononcés dans les médias ont au contraire appelé à visiter la Tunisie. Les autres tour-operators, allemands notamment, n’ont eux non plus décidé d’aucun rapatriement, ni procédé à des annulations.

Par ailleurs, c’est à un véritable mouvement de sympathie envers la Tunisie que nous assistons, relayé par une presse européenne plutôt favorable à la Tunisie (à une exception près, un titre sur liberation.fr qui a été modifié depuis).







Le gouvernement mobilisé pour le tourisme

Un Conseil ministériel restreint s’est tenu hier autour du chef du Gouvernement Habib Essid et de la ministre du Tourisme Selma Elloumi Rekik en présence du président de la FTH, Radhouane Ben Salah. Ce conseil se serait soldé par une série de décisions, dont l’augmentation du budget du FODEC (Fonds de compétivitivé) pour un meilleur soutien aux régions de Tozeur et Tabarka, ainsi que la promotion du tourisme local et régional, notamment avec l’Algérie.

Enfin il a été décidé de faciliter l’octroi d’autorisations aux compagnies low-cost dans le cadre d’accords bilatéraux avec leurs pays respectifs. Seraient concernés les aéroports de Monastir, Enfidha, Tozeur et Djerba en attendant d’aboutir à un accord Open Sky avec l’Union européenne.

Par ailleurs, on croit savoir qu’un deuxième conseil ministériel se tiendra prochainement pour traiter de la question de l’endettement hôtelier et de l’aboutissement d’une loi sur l’AMC (Assets Management Company).




Marché tchèque : les recettes de Blue Style

L’optimisme est permis pour le marché tchèque qui pourrait augmenter de 10% en 2015 ; un marché porté par une poignée de TO, dont Blue Style est l’un des leaders.

 

Malgré un tassement des arrivées en 2014 (-9,2% à 87 821 arrivées), les prévisions de l’ONTT pour le marché tchèque tablent sur une croissance de 10% en 2015 à plus de 96 000 touristes. Si on est encore loin des réalisations record de 2006 (154 000 visiteurs), l’optimisme est permis pour ce marché porté par une poignée de TO, dont Blue Style est l’un des leaders.

Depuis sa création par Imed Jeday, Blue Style s’est spécialisé dans la clientèle moyenne et haut de gamme. Une politique qui a été quelque peu mise à mal l’an dernier. D’où une série de mesures prises par le TO et qui semblent déjà porter leurs fruits avec une augmentation des ventes précoces sur la Tunisie de 80% durant les deux premiers mois de l’année.

Selon Walid Tritar, directeur de Blue Style pour la Tunisie et le Maroc, ces chiffres laissent prévoir un dépassement de l’objectif fixé pour 2015 de 36 000 clients sur la Tunisie (contre 30 000 en 2014). Un objectif soutenu par une programmation aérienne renforcée, avec un nouveau vol hebdomadaire sur Djerba (les jeudis, d’avril à novembre) et un autre sur Enfidha (de mai à octobre).

La première des mesures prises a été la publication de deux brochures au lieu d’une. La nouvelle brochure, baptisée Top 100, ne comprend que les hôtels exclusifs et ceux dont le taux de satisfaction excède les 65%. Sa sortie au mois de novembre, au lieu de décembre, explique l’augmentation des ventes précoces. Autre mesure, l’élimination de tous les hôtels “à problème” avec un renouvellement de près de 70% des établissements.

Blue Style a également signé avec les hôtels Magic Life un accord d’exclusivité (3 à 5 ans) pour l’Egypte, le Maroc et la Tunisie. Pour cette dernière, il s’agit de 10 hôtels sous labels Magic Life et Magic Hotels. Dans sa quête de qualité, le TO opte aussi, explique Walid Tritar, pour un changement de réceptif et collaborera à partir du mois d’avril avec Tunisie Voyages, filiale de TUI.

Cependant, les efforts de ce TO et de bien d’autres ne semblent pas suffisants pour combler une faiblesse chronique de la Tunisie sur ce marché : l’absence de lignes régulières avec pour résultat « une perte affligeante sur les segments voyages individuels, golfeurs, seniors, circuits et thalasso », conclut un récent rapport de l’ONTT.