Hôtels : Tunis retrouve son lustre

Tunis se relance comme capitale du tourisme d’affaires avec les ouvertures officielles du Laico Tunis (aujourd’hui) et du Mövenpick Hotel du Lac (vendredi dernier) – qui viennent après le Four Seasons Hotel Tunis et précèdent la Cigale Gammarth.

 

Inauguré aujourd’hui par Mme Selma Elloumi Rekik, le Laico Tunis enrichit considérablement l’offre de la capitale pour le tourisme d’affaires et les congrès. Il offre pas moins de 9 salles de réunion totalisant une surface de 3000 m2, et les services d’un véritable hôtel business.

Cette ouverture intervient après celles du Mövenpick Hotel du Lac (salle plénière de 700 places), du Four Seasons Hotel Tunis (salle de 700 places) et de la Cité de la Culture (une salle de théâtre de 1800 places et deux salles de 700 et 300 places).

Dans la foulée, Tunis s’offrira bientôt le plus grand centre de congrès du pays au sein du futur La Cigale Gammarth avec une capacité de 5000 places ; ses travaux démarreront au début de l’année prochaine.

Cette nouvelle offre s’ajoute à celle existante, qui compte près d’une vingtaine d’hôtels haut de gamme avec des valeurs sûres comme les deux hôtels Concorde aux Berges du Lac, le Sheraton Tunis, le Novotel Tunis, le Golden Tulip Gammarth ou encore le Regency Gammarth.

Photo ci-dessus : la Ministre Selma Elloumi Rekik inaugurant le Mövenpick Hotel du Lac, avec Olivier Chavy, Président et CEO de la chaîne Mövenpick (à gauche), et Nicolas Pezout, Directeur Général de l’hôtel. La chaîne Mövenpick annonce par ailleurs la conclusion d’un accord pour un 4ème hôtel en Tunisie.

Inauguration officielle de l’hôtel Laico Tunis en présence de Mme Selma Elloumi Rekik inauglaicotunis




Ennahda : questions autour d’un congrès

Alors que le parti de Rached Ghannouchi se dit prêt à “se tunisifier”, il fait appel à un organisateur d’événements turc pour son congrès. Questions autour d’un choix.

 

Le 10e congrès d’Ennahda, qui débute demain, est sans aucun doute le grand événement du moment. A la question de savoir comment il a été financé, des responsables du parti ont répondu : par les congressistes qui payent 50 dinars chacun et par les adhérents. Ces derniers savent-ils qu’ils contribuent ainsi à une évasion de précieuses devises pour le pays ?

En effet, c’est un organisateur d’événements turc, le bien nommé Illusionnist (ça ne s’invente pas), qui s’est chargé de la partie “Films et animation” de ce congrès. Il a par ailleurs consulté des agences événementielles en Tunisie afin de choisir un sous-traitant pour l’intendance (estrades, projecteurs, Barco…). La logique voudrait que l’agence turque soit payée par Ennahda, pour pouvoir à son tour payer le sous-traitant tunisien.

En ce cas, la question est : comment Ennahda payera-t-elle son prestataire turc – puisqu’elle doit le payer, le financement par une partie non tunisienne étant interdit par la loi ? La Banque Centrale pourrait-elle autoriser un transfert de devises pour une prestation dont l’équivalent existe en abondance en Tunisie ? Au moment où le parti de Rached Ghannouchi se dit prêt à “se tunisifier”, il montre en tout cas sa défiance vis-à-vis des prestataires tunisiens en faisant appel à un organisateur d’événements étranger.

La logique voudrait aussi que le deuxième parti politique de Tunisie veille à préserver les devises du pays à un moment de grave crise économique. A moins qu’Illusionnist ne soit un prestidigitateur capable de faire sortir de son chapeau la “colombe” du parti islamiste, et le financement qui va avec.

Une réponse d’Ennahda nous éclairera peut-être.

Lotfi Mansour