Palais Didon : séjours médicalisés pour seniors

Ouvert depuis le 4 mai, le Palais Didon s’appuie sur l’hôtel Aziza à Hammamet pour une offre haut de gamme à l’attention des seniors, qu’ils soient autonomes ou dépendants.

 

Il aura fallu à Ikbel Jbebli des études en Business Administration au Canada et des années d’expérience avec sa société d’hospitalisation à domicile (HAD) pour mûrir son nouveau concept d’hébergement médicalisé des seniors à la recherche d’une retraite ou d’une convalescence de qualité.

C’est ainsi que le Palais Didon, qui vient d’accueillir ses premiers résidents, se distingue d’abord par son encadrement médical de haut niveau 24h/24h et 7j/7 (médecins spécialisés, infirmières, aides-soignantes). S’y ajoutent un hébergement de qualité et des services personnalisés.

Dans ce sens, le choix de l’hôtel Aziza, sélectionné après de nombreuses visites d’hôtels, est significatif. L’Aziza Beach Golf & Spa peut en effet se prévaloir d’une réputation des mieux établies pour la qualité de ses prestations hôtelières et de restauration.

L’offre du Palais Didon, qu’elle soit pour seniors dépendants (notamment Alzheimer) ou autonomes, inclut une cure de thalassothérapie par mois dans le centre Biorivage de l’hôtel.

Les tarifs du palais Didon sont en conséquence. Ils sont fixés à 1800 euros/mois pour les seniors autonomes, et à 2700 euros pour l’unité Alzheimer/ Parkinson. Ikbel Jebabli donne pour l’instant la priorité à la clientèle haut de gamme pour laquelle il souhaite ouvrir de nouvelles unités, notamment à Sousse et à Djerba.

A plus long terme, il rechercherait des hôtels 3 étoiles de qualité pour concevoir une offre tarifaire plus accessible (1200 euros et plus).

En plus des différents espaces et équipements de l’hôtel Aziza, le Palais Didon dispose d’une aile indépendante qui sert de lieu de vie pour ses hôtes, notamment pour les résidents non autonomes.

Ikbel Jbebli (au centre) entouré d’Olfa Khaled (à gauche, Directeur de Développement)
et Monique Satre (à droite, Direction Commerciale)

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Afrique-Disney : l’éléphant blanc de M. Toumi

Proposer un Afrique-Disney en Tunisie va à l’encontre des intérêts du pays et de son tourisme. A l’instar de son modèle à Paris, un tel projet serait un gouffre financier et un non-sens stratégique pour le tourisme tunisien.

 

Belle réussite commerciale avec 15 millions de visiteurs, Disneyland Paris est pourtant un véritable gouffre financier. En effet, la société Euro Disney Associés qui exploite le parc (filiale de The Walt Disney Company) a passé plus de 25 ans à courir derrière l’équilibre financier, pour afficher enfin un exercice positif en… 2019.

L’action Euro Disney, introduite en bourse en 1989 avec une valeur équivalente à 11 euros, ne valait plus rien quelques années plus tard, obligeant la Walt Disney Company à racheter la totalité des actions au prix de 2 euros l’une.

Euro Disney ne compte plus les opérations de recapitalisation, dont la dernière de 350 millions d’euros au mois de juin.

Disney, ou le spécialiste des “fuites”

Euro Disney n’a pas payé un seul euro d’impôt en France avant 2018, soit durant plus de 27 ans. Mais il a versé quelque 1,5 milliard d’euros à sa maison mère américaine en royalties et commissions. « Des royalties tellement élevées qu’elles empêcheraient Eurodisney d’être rentable », concluait un reportage de France info en 2017. On est donc en face du prototype même des entreprises de tourisme favorisant “les fuites” dont nous parlions dans notre article du mois de mai.

Faut-il aller plus loin dans le commentaire de cette proposition de notre Ministre du Tourisme Mohamed Ali Toumi ? Parler de sa compatibilité avec un tourisme durable ou culturel ? Faut-il rappeler que la France, avant d’accueillir le parc de Mickey, a d’abord lancé le Parc Astérix (2,3 millions de visiteurs) et le parc du Puy du Fou (2,3 millions de visiteurs), les deux intimement liés à l’histoire et à la culture de la destination ?

Et à supposer qu’un tel projet soit effectivement adopté par le gouvernement (rien n’est moins sûr), qu’il parvienne à franchir toutes les étapes de sa faisabilité et qu’il réussisse le tour de table nécessaire, se ferait-il sur le modèle PPP ? Avec quelles banques ?

Et de combien l’Etat tunisien pourrait-il contribuer, sachant que la mise de départ de l’Etat français pour Eurodisney, pour la seule construction de la gare ferroviaire, s’élevait à un milliard d’euros (plus de 3000 milliards de nos millimes) ?

Enfin, est-il raisonnable pour un pays dont l’économie est à genoux – lequel pays est encore empêtré dans son “méga-projet” d’aéroport à Enfidha, qui a signé l’échec de la première expérience d’investissement en PPP et dont les partenaires banquiers (GBM et BAD) se rappelleront encore longtemps – de repartir sur un deuxième éléphant blanc ?

Lotfi Mansour




FI2T : premier diagnostic des effets du Covid-19 sur les entreprises de tourisme

La FI2T a présenté aujourd’hui une étude du cabinet Quantylix mesurant l’impact de la crise du Covid-19 sur 184 entreprises adhérentes, sur les 400 que compte la fédération.

 

En attendant l’étude en cours de la FTH sur les effets du Covid-19 sur l’hôtellerie, la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien (FI2T) a présenté aujourd’hui les conclusions d’un sondage auprès de ses adhérents (agences de voyages, centres de thalasso, parcours de golf, maisons d’hôtes…) réalisé entre le 22 et le 27 juin. Ce sondage mesure l’impact de la crise pendant et après le confinement, ainsi que les perspectives du secteur telles qu’estimées par les adhérents.

En voici les principales conclusions.

Pendant le confinement :
– la perte moyenne de chiffre d’affaires de ces entreprises était de 83%, induisant un licenciement partiel ou total des salariés de 42% ;
– 72,5% des entreprises participantes étaient non satisfaites des mesures étatiques et 53% des adhérents jugeaient qu’il y avait une absence totale de mesures d’accompagnement de l’Etat à leur égard.

Après le confinement :
– seuls 69% des adhérents ont repris « totalement » ou « partiellement » leur activité ;
– 48% des entreprises ont procédé à des licenciements. L’effectif d’employés licenciés par l’ensemble des adhérents se monte à 71%. Les centres de thalasso affichent le plus haut taux de licenciement (80%) suivis par les agences de voyages (50%) ;
– 70% des adhérents ont entamé la réouverture avec une trésorerie négative.

L’étude de Quantylix s’achève sur une estimation des perspectives du secteur telles qu’estimées par les adhérents de la FI2T. A cet égard, 89% des entreprises estiment que la baisse de l’activité va durer encore « plusieurs mois et peut atteindre un an ». En même temps, 57% des répondants ne prévoient pas de licenciement au sein de leur personnel. Parmi les mesures attendues, une majorité d’entreprises (51%) cite des « prêts garantis par l’Etat » et 44% réclament un délai ou une exonération des charges patronales.

Le Président de la FI2T, Houssem Ben Azzouz, a souligné à ce propos que les crédits annoncés ne sont garantis qu’à hauteur de 20% par l’Etat : « C’est la réponse que ma donnée ma banque », a-t-il précisé.

Il a conclu sur la nécessité d’entamer les réformes prévues pour le secteur depuis plusieurs années.




Gestion Covid-19 : la stratégie du coup d’épée dans l’eau

Alors qu’on attendait une levée des restrictions sur la Tunisie par les autorités allemandes, on nous gratifie d’un “vert” pour le Royaume-Uni, qui ne servira à rien, et d’un “orange” pour la Tchéquie et la Pologne qui n’en peuvent plus de nous attendre.

 

Les hôtels ayant ouvert attendront longtemps l’arrivée des Italiens et des Britanniques (dont le pays impose une quarantaine aux visiteurs de la Tunisie), des Portugais (dont les TO renoncent à attendre un classement en vert) ou même des Allemands (dont le pays hésite encore à lever ses restrictions de voyage vers notre pays).

Le cas allemand est justement symptomatique de notre “stratégie” consistant à prendre l’ombre pour la proie, en concentrant notre lobbying sur le DRV et non sur le gouvernement allemand. Sans parler du cas de la Belgique – qui ne nous a pas pardonné son classement en rouge, même si elle a depuis intégré la liste verte – qui entrera dans les annales sous le titre « interdira bien qui interdira le dernier ».

Le cas de la Tchéquie (et dans une moindre mesure de la Pologne) est aussi révélateur de nos errements. En effet, voilà un pays classé vert par l’UE et dont le niveau épidémiologique est comparable à d’autres pays européens classés par nous en vert, mais qui reste à ce jour sur la liste orange. Ce que nous semblons oublier, c’est que le marché tchèque est détenu pour quelque 60% par des TO tunisiens, auxquels on semble dire : « Allez voir ailleurs ».

Le résultat d’une telle gestion erratique qui réussit à fâcher tout le monde est de compromettre non seulement ce qui reste de la saison en cours, mais aussi celles à venir.

Dans la gestion de la crise COVID, il est admis que la stratégie des pays de par le monde n’obéit pas aux seuls impératifs scientifiques mais aussi aux intérêts économiques et aux affinités géopolitiques. Notre stratégie à nous ressemble à une série de coups d’épée dans l’eau, dont le seul effet est de produire un grand splash.

Lotfi Mansour




Khaled Fakhfakh condamné à la prison ferme

Suite au communiqué publié par la FTH en octobre 2019 (voir ci-dessous), son président Khaled Fakhfakh (qui n’avait pas signé le dit communiqué) vient de se voir condamner en première instance à 8 mois de prison en vertu de la loi 86 du Code des Télécommunications. Cet article stipule : « Est puni d’un emprisonnement de un (1) an à deux (2) ans et d’une amende de cent (100) à mille (1000) dinars quiconque sciemment nuit aux tiers ou perturbe leur quiétude à travers les réseaux publics de télécommunications ».

En attendant les suites que la justice donnerait en appel à cette affaire, nous ne nous permettons aucun commentaire sinon qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise loi, tout dépend de l’esprit avec lequel elle est appliquée.

 

Communiqué de la FTH, octobre 2019

La FTH a appris avec la plus grande consternation la tentative d’immobilisation illégale d’un avion de la compagnie Condor sur l’aéroport de Djerba, ainsi que la décision de cette compagnie de cesser toute activité sur la Tunisie, et toutes les répercussions négatives sur les touristes, sur l’image de la destination, sur le secteur touristique ainsi que sur l’économie nationale.

La FTH condamne avec la plus grande fermeté les agissements individuels et isolés de certains hôteliers qui compromettent la reconstruction d’une confiance indispensable envers nos partenaires étrangers. Les faillites et impayés sont intrinsèques aux risques du métier et nous insistons fortement auprès de nos confrères hôteliers pour qu’ils évitent tout comportement irréfléchi.
La FTH a entrepris une action collective afin de faire valoir les droits des hôteliers touchés par la faillite de Thomas Cook et rappelle qu’un travail collectif et uni est bien plus efficace que des actes isolés.
Par ailleurs, la FTH demande la révision du cahier des charges et lois régissant l’activité des opérateurs touristiques afin d’améliorer les garanties financières nécessaires à ces activités et assurer une plus grande sérénité aux opérateurs nationaux.
La FTH souhaite le meilleur à la Tunisie en cette période électorale et demeure convaincue que le tourisme est l’un des piliers incontournables sur laquelle se basera le développement de notre économie dans les années à venir.




LeTourismeTV, la chaîne des pros… et des autres

De plus en plus de Tunisiens s’intéressent au tourisme. Qu’ils soient professionnels ou non, ils ont besoin de voir clair dans les politiques publiques menées ainsi que dans le fonctionnement de ce secteur, son apport à l’économie nationale, ses forces et ses faiblesses, la manière dont on pourrait le réformer pour qu’il joue pleinement le rôle économique et social qui est le sien.

Malheureusement, et comme d’autres secteurs, le tourisme subit souvent la loi du buzz à laquelle sont soumis les grands médias et les impératifs politiques des gouvernements.

Surtout, l’industrialisation du secteur au cours des dernières décennies l’a certainement rendu plus difficile à appréhender.

Notre chaîne web LeTourismeTV essaiera d’être ce lieu d’information, de réflexion et de débat dont le public a besoin. Pour cela, nous faisons le pari de donner la parole à des experts de leur domaine sous la forme de plateaux d’invités professionnels du secteur, à la fois en duplex et en studio grâce aux moyens techniques de notre partenaire Imagine Events, numéro un de la visioconférence en Tunisie.

Chaque mois, LeTourismeTV présentera une grande émission en direct qui s’articulera autour de 4 axes principaux :

– une revue commentée de l’actualité ;
– l’Invité(e) du mois : une personnalité du monde politique, économique ou de la société civile qui réagira aux questions des professionnels ;
– les Echos des entreprises pour informer sur les entreprises et les produits ;
– le Dossier du mois : un débat avec des invités pros pour approfondir une question d’actualité.

Des reportages, des infographies seront les autres ingrédients de cette émission qui sera présentée chaque dernier vendredi du mois à partir du 28 août sur notre page Facebook et sur YouTube.

A bientôt pour plus d’informations sur l’avancement et les nouveautés de votre chaîne LeTourismeTV !




Le pdg de Tunisair démis de ses fonctions

Le pdg de Tunisair, Elyes El Mannakbi (photo), a été informé aujourd’hui par lettre ministérielle qu’il est démis de ses fonctions, tout en le priant de convoquer un Conseil d’administration « pour informer ses membres de cette mesure et procéder à l’élection de M. Belgacem Tayaa comme administrateur provisoire ».

Cette lettre, estampillée confidentielle et diffusée partout, renseigne bien sur le vrai gestionnaire de la compagnie nationale, à savoir le ministre des Transports puisque le Conseil d’administration est prié « d’élire » la personne nommée par le ministre. En effet, la lecture de ce document “fuité” soulève quelques questions :  le Conseil d’administration de Tunisair est-il une simple caisse d’enregistrement des décisions de l’Etat actionnaire ? En est-il de même pour le reste des décisions de ce conseil et qu’en disent les statuts de Tunisair ?

A suivre.

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René fidèle à lui-même !

Remis de sa maladie, l’ancien Ministre du Tourisme et de l’Artisanat n’a rien perdu de sa capacité à faire mouche par toutes ses déclarations.

Après des mois d’absence, René Trabelsi a bien voulu, vendredi 3 juillet, partager avec nous ses premières impressions et réflexions via une discussion vidéo. Il venait de franchir une nouvelle étape dans son rétablissement définitif : le même jour, il avait quitté l’hôpital où il poursuivait sa rééducation pour la continuer chez lui.

Souriant comme à son habitude, René Trabelsi nous a surtout parlé de Djerba où il compte rentrer dès qu’il le pourra.

Il a aussi évoqué le secteur et s’est désolé du nombre d’hôtels fermés (comme il l’a fait ce matin sur Express Fm), et nous nous sommes remémoré son intervention lors d’une table ronde que nous avions organisée en mars 2013 à Paris. Il y déclarait notamment : « La question à laquelle cette table ronde ne peut pas répondre est de savoir si le tourisme figure parmi les priorités du gouvernement tunisien. Moi, je pense qu’on veut laisser le tourisme vivoter sans trop s’en occuper. Il fut un temps où un hôtel qui fermait provoquait le déplacement du Ministre pour empêcher une telle issue. Aujourd’hui, je me demande si la fermeture d’un hôtel suscite autre chose que le soulagement ou l’indifférence. » (Le Tourisme, avril 2013, page 15).

Des propos qui n’ont rien perdu de leur actualité… Devenu Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, René Trabelsi a joint l’acte à la parole : « A chaque dossier de fermeture d’hôtel qu’on me présentait, se rappelle-t-il aujourd’hui, ma question était invariablement : comment peut-on l’aider à rester ouvert ? ».

Par ces déclarations, René Trabelsi ne vient-il pas de livrer le secret de sa réussite, ou du moins de sa cote de popularité ? Non seulement il connaissait le secteur dont il avait la charge, mais aussi – et surtout – il l’aimait.

A bientôt René !

Lotfi Mansour

René Trabelsi dans le magazine Le Tourisme, avril 2013

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Moez Belhassine, nouveau DG de l’ONTT

Par un communiqué, le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat annonce la nomination de M. Moez Belhassine au poste de Directeur Général de l’ONTT. Il remplace à ce poste M. Nabil Bziouech.

M. Belhassine était jusque-là pdg de la Société des Loisirs Touristiques, en charge notamment de l’hôtel Sidi Bou Saïd et de la concession du Port de plaisance de Sidi Bou Saïd.




Vincci Hoteles perd son président

Un communiqué de Vincci Tunisie annonce que le Président de la chaîne, M. Rufino Calero, est décédé hier à l’âge de 84 ans à Madrid.

Fondateur de la chaîne hôtelière Tryp, il était également Fondateur et Président de la chaîne hôtelière internationale Vincci Hoteles qui compte aujourd’hui 37 hôtels dans le monde dont 5 en Tunisie.

« Le défunt, indique le communiqué, était un des leaders visionnaires du tourisme international, mais aussi une personne affective, charismatique, pleine de valeur et de conviction qui a toujours cru en notre pays, la Tunisie, et a toujours été un soutien même dans les moments difficiles depuis la création de la première société Tryp en 1997 et Vincci Méditerranée en 2001 ».

Ainsi M. Rufino Calero s’offre le repos éternel et applique à sa manière la devise figurant sur le site de sa chaîne sous la plume de son fils Carlos Calero : « parce que le repos est indispensable ».