«Pour moi, ici, c’est mon paradis !»

Christine passe en moyenne six mois chaque année à Zarzis, dans le même hôtel – l’Odyssée Resort & Thalasso – par périodes de deux mois environ. Et cela fait quinze ans que ça dure. Elle justifie ce choix par des raisons économiques : comparé aux dépenses de chauffage, d’alimentation, de transport qu’elle aurait à payer chez elle, à Metz, le prix d’un long séjour à l’hôtel est peu de chose. « Plus on reste longtemps, plus c’est intéressant. »

Pourtant elle a visiblement d’autres raisons de revenir. Année après année, Christine est devenue une vraie militante de la Tunisie. « En France, on m’a dit : tu es folle d’aller en Tunisie, tu risques ta vie. Alors que dans la rue les gens viennent me serrer la main ! Les journalistes en font tout un plat, mais pour moi tout est normal. Quoi qu’ils puissent dire à la télé, je viendrai toujours ici. Je n’ai rien changé de mes habitudes. »

Ses habitudes, c’est beaucoup de promenades, en ville ou sur la plage avec son petit chien. Elle a maintenant des amis à Zarzis. De plus, son fils est venu passer une semaine avec elle. Et deux couples de ses amis à qui elle a fait connaître l’hôtel sont devenus à leur tour des habitués. « Je suis plus heureuse ici que chez moi en France ; à l’hôtel, c’est devenu ma famille. Pour moi, ici, c’est mon paradis ! »




Tourisme : qu’on nous explique !

«Tout Etat fait la politique de sa géographie », disait Napoléon. Depuis son indépendance, l’Etat tunisien a suivi ce précepte de bon sens. La Méditerranée est notre espace vital avec lequel nos échangeons et dialoguons. Notre histoire et notre peuple sont mêlés à ceux des pays de la Méditerranée, depuis Hannibal jusqu’à nos jours.
La politique touristique du pays n’a pas dévié de ce principe : nous sommes une destination moyen-courrier et nos principaux marchés sont à moins de trois heures de vol, sinon de voiture, comme c’est le cas pour nos voisins algériens et libyens.
Aujourd’hui, l’Etat nahdhaoui semble tout faire pour extraire la Tunisie de sa géographie et de son histoire afin de mieux servir des objectifs qu’il est le seul à connaître. Sinon, comment expliquer la détérioration de nos relations avec nos principaux partenaires et voisins que sont l’Algérie et la France – l’Algérie et la France qui sont aussi nos premiers marchés émetteurs de touristes ?
Cette détérioration coïncide avec l’entente nouvelle et, faut-il le préciser, inédite qu’affichent ces deux pays dans la lutte contre le djihadisme dans la région. Manifestement, un tel rapprochement contrarie nos gouvernants, dont les déclarations étaient plus amènes envers la France de Sarkozy alliée des Qatari ; ce même Sarkozy qui officie aujourd’hui en tant que lobbyiste du Qatar. Est-ce aussi le cas de nos dirigeants actuels ?
Si les entreprises du tourisme sont appelées à faire leur deuil du marché français et de la saison entière, ils ont au moins le droit de savoir la raison de ce sacrifice. Si, comme on dit, « les Etats n’ont pas d’amis, mais que des intérêts », il va falloir qu’on nous explique l’intérêt que nous avons à jouer les Don Quichotte avec les deux puissances régionales en Méditerranée, qui plus est, notre voisin direct auquel nous sommes liés par l’histoire et par le sang, et notre premier fournisseur, premier client et premier marché émetteur de touristes.
Si l’intention du prochain gouvernement est de changer les bases du tourisme tunisien en le réorientant vers la clientèle des pays du Golfe, qu’il nous explique comment ces marchés, qui avec 39 000 arrivées en 2012 détiennent le record de la plus forte baisse de l’année (-63% !), vont pouvoir remplacer les 3 millions de visiteurs européens.
Et si l’intention d’Ennahda est de convertir l’ensemble de la population qatari en touristes pour la Tunisie, qu’elle nous explique comment ces 350 000 touristes hallal suffiront à remplacer dans nos hôtels les 1,4 millions de Français et un million d’Algériens qui visitent chaque année notre pays.
Autrement, qu’ils nous épargnent les discours creux à la Kadhafi et les effets de manche.

Lotfi Mansour



ITB, le salon de la relance ?

Les Tunisiens ont voulu marquer leur présence au salon ITB Berlin, du 6 au 10 mars ; plus de 120 personnes avaient fait le déplacement pour l’événement. Dès l’ouverture, les journalistes étaient conviés à une conférence de presse donnée par Habib Ammar, dg de l’ONTT, et les représentants des fédérations professionnelles. L’ambiance était bien différente de celle enregistrée en France fin janvier : quasiment aucune question sur la situation politique, et des journalistes plutôt bienveillants s’intéressant au produit touristique tunisien. Dans son ensemble, la presse allemande s’est très peu fait l’écho des derniers soubresauts, et les voyages de presse récents ont débouché sur des articles positifs : même s’ils ont remarqué des dysfonctionnements (grève, décharges sauvages…), les journalistes n’ont pas jugé utile d’en faire état. D’autres voyages de presse sont programmés dans les semaines qui viennent sur les thèmes désert et MICE.

D’où le relatif optimisme des participants venus dans l’espoir de sauver la saison. Tunisair, Nouvelair, Laico/Ledger Hotels, El Mouradi et Thalassa disposaient de leurs propres stands autour du stand de 500 m2 de l’ONTT. Le numéro spécial en allemand de notre magazine ainsi que Tunisie Thalasso en allemand y ont été largement diffusés.

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Voyamar garde espoir

Rencontré le 10 mars, Laurent Abitbol, président de Voyamar, affichait un optimisme mesuré en tablant pour cette saison sur  le scénario de 2012 où la demande ne s’est manifestée que tardivement. « Depuis 4 jours, les réservations reprennent à un rythme de 120  réservations par jour après avoir été nulles en février » déclare-t-il,  à comparer avec  les  500 réservations par jour enregistrées en décembre-janvier.

Le TO lance, grâce à son partenariat avec Tunisair, un nouveau vol depuis les aéroports de Lorient et Angers vers la Tunisie qui sera desservie chaque vendredi  du 19 avril au 2 novembre 2013.

 




Ettounsi nous livre une nouvelle version de son tableau حكاية ثورة «Histoire de la taurelle»…

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Le 8 février, au cimetière du Jellaz, on y a cru un peu quand une voix s’est élevée parmi les manifestants, criant : « Ghannouchi s’est enfui ! ». Un écho aux informations relatives à un voyage du chef d’Ennahda en Angleterre, juste au lendemain de l’assassinat de Chokri Belaïd. C’est peut-être en réponse à cette rumeur que Ghannouchi a cru bon de déclarer : « Je ne suis pas Ben Ali et Belaïd n’est pas Bouazizi ». On ne peut qu’être d’accord avec lui, au moins en ce qui concerne Chokri Belaïd qui était bien plus qu’un “héros accidentel” ; il était un “héros avec préméditation”. Sa mort nous a permis de revivre, même si c’est seulement le temps d’un enterrement.

C’est grâce à cet enterrement qu’Ettounsi est de retour. Il est content et a repris du poil de la bête. Tout comme il a repris ses activités artistiques pour poursuivre sa série « Histoire de la taurelle » حكاية ثورة inaugurée au mois de juillet dans notre numéro 7…

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Reports en série

L’assemblée élective de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, prévue pour le 28 février, a été reportée pour la fin du mois de mars.
De même pour les Assises du Tourisme, initialement prévues le 19 février. La campagne de communication de crise sur le marché français, sur le principe de laquelle l’ONTT et les fédérations professionnelles s’étaient entendues le mois dernier, a également été reportée.




Des Miss et des Mister

Du 18 au 22 mars se tiendront à Djerba les finales de Miss et Mister Carthage 2013. Une manifestation parrainée par le Comité Miss France et qui accueillera une vingtaine de finalistes (10 filles et 10 garçons). L’événement comportera plusieurs soirées, dont une sous tente au Radisson Djerba, et la soirée de clôture au Grand Casino.




FRH Tabarka

La Fédération régionale de l’hôtellerie de la région Nord-Ouest a élu le 19 février son nouveau comité directeur composé de 9 hôteliers. Nabil Ben Abdallah en est le président, Ahmed Ben Khlifa, Foued Daghfous et Mansour Khmiri les trois vice-présidents, et enfin, Moncef Khmiri le secrétaire général. Belgacem Ouchtati, président de la chambre de l’animation touristique de l’UTICA pour Jendouba, est désigné conseiller auprès du comité directeur de la FRH.




Golf Soukra : c’est reparti

Repris en location par le groupe Chabchoub, et après deux mois de travaux, le plus ancien golf de Tunisie accueille de nouveaux les golfeurs de la région, y compris ses nombreux adhérents qui l’avaient déserté ces derniers mois. Le golf compte aussi élargir son offre à une clientèle touristique en proposant des packages culturels combinant golf et visite des sites de Carthage et Sidi Bou Saïd.




Contrats de destination

Les régions de Kasserine, Le Kef et Kairouan ont été sélectionnées comme sites naturels et culturels prioritaires dans le cadre des nouveaux “contrats de destination” qui seront élaborés avec Atout France.