Der Touristik réorganise ses réceptifs

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Der Touristik lance son holding réceptif Der Touristik Services, SLU. Basé à Majorque et dirigé par Markus Moschner et Ignacio Rabena, ce holding supervisera l’activité réceptif des TO du groupe Der (ITS, Jahn Reisen, Tjaerborg) à travers notamment les marques New World et Go Vacation.

En Tunisie, Der Touristik lance un nouveau réceptif, Go Vacation Tunisia, auquel reviendra l’exclusivité des activités réceptif des TO du groupe en Tunisie. Son gérant est Mohamed Guizani (photo), ancien directeur d’UTS.

Rappelons que le groupe Der Touristik a atteint en 2012 4,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 6 millions de clients dans le monde.




Statistiques : statu quo

Les trois premières semaines de juin n’apportent ni bonne ni mauvaise nouvelle concernant les entrées hormis un léger recul du marché allemand de 5,7% et une envolée du marché anglais. Celui-ci progresse de 37,7% par rapport à la même période en 2012.
Au total, les entrées cumulées du 1er janvier au 20 juin affichent un léger recul de 2,4% pour les Européens, contre une hausse pour l’ensemble des non-résidents de 3,4% à 2,37 millions d’entrées. Les recettes en dinars au 20 juin affichent une stabilité par rapport à la même période de 2012, soit 1 190,3 millions de dinars, ce qui équivaut à une baisse en euros située entre 5% et 10%.

Pour les nuitées, on enregistre un léger mieux de 130 000 nuitées à 9,69 millions contre 9,56 à la même période de 2012. Le Sud tunisien et Tunis enregistrent les plus fortes baisses, alors que Djerba maintient ses nuitées de 2012 (2 346 563 contre 2 346 010). Seule la région de Sousse améliore nettement son taux d’occupation avec une hausse de 30,7% par rapport à l’année précédente. Elle enregistre 2 149 810 nuitées contre 1 644 335 nuitées pour la même période de 2012, sans toutefois atteindre les chiffres de 2010 (-15,5% par rapport à 2010).

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Le Mahdia Palace ne sera plus un Golden Tulip

L’hôtel Mahdia Palace devrait mettre fin à sa collaboration avec la chaîne Golden Tulip et cesser d’en porter l’enseigne.




Le nouveau Radisson Blu de Hammamet va ouvrir le 15 juillet

Le nouveau Radisson Blu de Hammamet est fin prêt pour son ouverture, prévue le 15 juillet. Sa grande terrasse de piscine face à la mer et son choix de restaurants feront de lui une destination privilégiée pour des hôtes tunisiens et étrangers.

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Un nouveau départ

Le 19 juin se réunissaient à Hammamet les onze directeurs d’hôtels Laico et Ledger venus de neuf pays africains. Le staff de Laico Hotels & Resorts Management, qui gère ces hôtels appartenant à Lafico (Libyan Foreign Investment Compagny), a présenté le nouveau plan de développement de la société. A cette occasion, nous avons rencontré Jamel Khubbiz, depuis un an Directeur Général de Laico Management, qui dévoile les nouvelles ambitions de sa société.

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Où en est Laico Hotels ?

Jamel Khubbiz
Laico se porte bien malgré les deux ans de ralentissement que nous avons subis, comme d’autres sociétés, suite aux évènements politiques dans la région. Aujourd’hui, cinq ans après sa création et après s’être fait une place et un nom sur le marché, Laico s’apprête à prendre un nouveau départ. La nouvelle phase que nous débutons sera marquée par le développement de notre parc hôtelier en gestion, aussi bien en Europe et en Afrique qu’en Tunisie – où nous finalisons un accord pour la gestion de l’hôtel Jektis à Djerba qui est actuellement en phase de rénovation. Au Maroc aussi, nous négocions un partenariat avec un hôtel. Plus globalement, le développement de Laico Management se fera notamment à travers la gestion des hôtels, nombreux dans le monde, appartenant à l’Etat libyen. C’est dans cette perspective que notre société met en place un nouveau plan de développement en s’appuyant sur un grand cabinet international.

La question que tous se posent concerne la date d’ouverture de l’ex-Abou Nawas Tunis. Quand l’hôtel ouvrira-t-il ses portes ?

J. Khubbiz
Ce qui est certain, c’est qu’il sera ouvert début 2014.

Ouvrira-t-il sous l’enseigne Laico ?

J. Khubbiz
Oui, très probablement. L’hypothèse qu’il pourrait porter l’enseigne d’une autre chaîne hôtelière n’est plus à l’ordre du jour, pour la simple raison que le redéploiement de notre société de gestion et la notoriété de notre marque nous incitent à faire de ce joyau de l’hôtellerie à Tunis une vitrine de notre savoir-faire.

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La réunion des directeurs d’hôtels Laico et Ledger, le 19 juin au Laico Hammamet.




Djerba : l'amitié en partage

Ce 2 juin, main dans la main sur une longueur de 7 kilomètres depuis la Marina jusqu’à la zone touristique, habitants et visiteurs de Djerba ont formé une chaîne humaine à l’appel de l’association Djerba Ulysse. La journée événement “Djerba Terre de Paix et de Tolérance” a été un succès et les Djerbiens, de toutes les générations et de toutes les couleurs, ont répondu présent, fiers de faire la démonstration que leur tradition d’accueil est plus que jamais vivante (voir plus bas et en diaporama).
C’est qu’à Djerba, le droit à la différence n’est pas un slogan mais une réalité vécue depuis les temps les plus anciens. Sur cette île en retrait du reste de la Tunisie, loin des capitales mais en contact depuis toujours avec le pourtour de la Méditerranée, des communautés malmenées ailleurs ont pu survivre et se côtoyer sans heurts, et préserver dans la sérénité leurs coutumes les plus anciennes.
C’est ainsi que les ibadites ont subsisté ici, alors que presque partout ailleurs au Maghreb ils ont disparu. Et pourtant l’ibadisme a été le rite le plus populaire parmi les Berbères à l’avènement de l’islam : c’est souvent sous son étendard qu’ils se sont révoltés contre le pouvoir des gouverneurs et des émirs. Avant même l’Etat aghlabide, un Etat ibadite était fondé à Tahert (près de Tiaret, en Algérie). Les ibadites prêchaient une société égalitaire, où le pouvoir était confié à un “imam” élu qui vivait simplement et restait étroitement surveillé par la communauté. Ils appartenaient au mouvement des kharijites (qui ont refusé aussi bien le pouvoir des Omeyyades, accepté par les sunnites, que celui des descendants d’Ali, réclamé par les chiites). A Djerba, la préservation du culte ibadite va de pair avec celle de la langue et de la culture berbère.

Minorité emblématique de la tolérante Djerba, la communauté juive a elle aussi préservé des traditions remontant aux temps les plus anciens. Du temps où existaient sur l’île deux villages exclusivement peuplés de juifs – Hara Kebira et Hara Seghira, aujourd’hui Essouani et Erriadh –, ceux-ci étaient entourés d’une frontière symbolique, matérialisée par un fil tendu, à l’intérieur de laquelle on vivait intégralement sous le règne de la loi juive. A Hara Seghira, surtout, puisqu’on dit que ses habitants descendaient de prêtres enfuis de Jérusalem au VIe siècle avant J.-C. Cette communauté juive a élaboré ses propres règles religieuses et imprimait, au début du XXe siècle, des centaines d’ouvrages et même des journaux en hébreu [Lucette Valensi et Avram L. Udovitch dans “Les Juifs de Djerba”, Simpact éditions, 1999].
Elle demeure aujourd’hui la plus vivace de Tunisie : comme le dit Peretz Trabelsi, responsable du pèlerinage de la Ghriba, les familles restent parce qu’« à Djerba, il y a l’école hébraïque pour les enfants, il y a le lieu de prière et il y a les aliments casher ».

D’autres communautés se sont fait une place sur cette île accueillante. A Djerba convergeaient autrefois de nombreuses caravanes en provenance d’Afrique subsaharienne. Le commerce des esclaves passait aussi par là. Quand l’esclavage a été aboli en Tunisie, en 1846, des Noirs, se retrouvant libres, sont restés. Leurs descendants sont aujourd’hui encore nombreux et soudés. Sans se mêler aux autres communautés, ils participent étroitement à la vie de l’île : musiciens, musiciennes et maquilleuses lors des mariages, tengam qui réveille les jeûneurs pendant les nuits de Ramadan sont généralement des Noirs ; sans oublier le Boussaadia qui passe de maison en maison en agitant ses cymbales.

De nombreux Maltais vivaient autrefois à Djerba. Pêcheurs, maçons ou épiciers, ils logeaient souvent dans des fondouks traditionnels. C’est leur église Saint-Joseph, fondée dès le milieu du XIXe siècle, qui s’élève en plein cœur de Houmt-Souk – dans le quartier des fondouks, justement. Elle a été rouverte au culte catholique en 2006.
Une communauté grecque a existé aussi. Des pêcheurs d’éponges venus des petites îles grecques avaient pris l’habitude de traverser la Méditerranée chaque été pour accomplir une campagne de pêche le long des rivages libyens et tunisiens. Vers la fin du XIXe siècle, certains ont fini par s’installer à Djerba et y construire leur église orthodoxe, Saint-Nicolas, à côté du port de Houmt-Souk.
« Entre 1900 et 1920, la communauté grecque de Djerba était très importante, et pendant les fêtes de la Pâque orthodoxe, plusieurs centaines de Grecs se pressaient dans l’église de Saint-Nicolas (…) Pendant cette semaine pascale, près de trois cents caïques grecs étaient au mouillage devant le port d’Houmt-Souk », raconte l’un d’eux dans son livre de souvenirs [“Djerba, l’île enchantée de mon enfance” par Laris Kindynis, mc-éditions, 2009].

La variété des lieux de culte témoigne de cette culture de la tolérance qui règne depuis toujours à Djerba. Outre ces deux églises, on trouve à Djerba une vingtaine de synagogues – dont plusieurs toujours en activité – et des centaines de petites mosquées où chaque communauté villageoise priait selon son rite, ibadite ou malékite. Aujourd’hui, une nouvelle communauté se forme : celle des résidents européens. Certains achètent des villas, d’autres retapent de vieux menzels ou des maisons des médinas, pour s’y loger ou ouvrir des maisons d’hôtes. Des concerts du Dar Cherif au marché de Noël des Jardins de Toumana, de l’école privée Jean-Jacques Rousseau au blog Madjerba, on s’échange les bonnes adresses, déniche les petits restaurants, encourage les initiatives culturelles, accueille les nouveaux arrivants… C’est tout un réseau qui se crée, profitant de la légendaire hospitalité de Djerba.

Coexister sans se mêler mais en partageant la vie de tous les jours, sans entrer en conflit mais en ayant en commun l’amour de Djerba : c’est ainsi que l’île des Lotophages remplit à chaque époque la promesse d’Homère.

 

 

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Peretz Trabelsi, président de l’Association de la Ghriba
« Je n’ai jamais perdu confiance dans mon pays »

« Depuis la révolution, la communauté n’a pas diminué, sauf de quelques individus qui sont partis faute de travail. Aujourd’hui, nous sommes 1200 personnes, et ce nombre ne diminue pas puisque les départs sont compensés par les naissances. Notre mode de vie et notre cuisine n’ont pas changé.
Avant, les pèlerins venaient à la Ghriba de partout en Tunisie, mais surtout de Tripoli. Les jeunes filles et les jeunes garçons s’y rencontraient, et c’est là que les mariages, les fiançailles étaient annoncés. Après 1967 et la guerre des Six jours, beaucoup de Libyens ont émigré en Italie, et de Tunisiens en France. Seuls les Djerbiens fréquentaient la Ghriba et ça ne pouvait s’appeler un pèlerinage. En 1978, on a organisé un pèlerinage avec une agence de voyages à Paris (Pray Tours) et on a eu  quelque 4000 pèlerins qui ont logé à Dar Djerba. En 1979, ça n’a pas bien marché, et en 1982 le nombre a chuté complètement à cause de Sabra et Chattila.

« La Ghriba ne s’est pas relevée depuis puisqu’on a eu aussi Hammam Chott et ses conséquences : en 1986, il y a eu ce policier qui s’est mis à tirer sur tout le monde à la Ghriba. Je me suis enfui et j’ai eu de la chance, puisqu’il a touché la personne qui courrait derrière moi avant de renoncer à me poursuivre. Là aussi, des gens sont partis en Israël. Jusqu’à la Guerre du Golfe : puisque le gouvernement avait décidé de relancer la Ghriba en invitant des personnalités de France, on a pu passer de bonnes années jusqu’en 2002, année où a eu lieu l’attentat. Ce jour-là, j’étais ici en train de boire du thé avec des ouvriers – j’aime bien le thé “arbi” – puis j’ai décidé d’aller faire une course. A mon départ, le gars est venu, on a dû se croiser… Je suis donc deux fois rescapé : la première fois, j’étais quand même ébranlé, j’ai fait une dépression. Mais je n’ai jamais perdu confiance dans mon pays, j’ai toujours confiance en la Tunisie.

« Les gens ont protesté quand j’ai dit que maintenant la situation est meilleure qu’au temps de Ben Ali. Mais c’est vrai qu’il y a des choses qui sont meilleures. Avec Ben Ali, on travaillait et on mangeait, c’est tout ; on ne savait rien de ce qui se passait dans le pays. Il faut dire que Ben Ali a un peu entaché nos relations avec nos compatriotes musulmans en exagérant les mesures de sécurité, par exemple autour de la Ghriba ; cela revenait un peu à nous isoler du reste de la population, et aussi à gâcher la fête. Je sens que maintenant nos relations sont meilleures. Il arrivait avant qu’on profère des insultes à l’encontre des juifs : plus maintenant. Pendant la révolution, j’étais un peu inquiet, mais ce sont des amis musulmans qui ont veillé sur moi et ont monté la garde devant la maison.
J’ai confiance en la Tunisie et je sais que ses femmes et ses hommes ne l’abandonneront jamais. Si on sait dépasser les problèmes actuels, la Tunisie en sortira mieux qu’avant. »

 

 

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Djerba, Terre de Paix et de Tolérance

La journée “Djerba Terre de Paix et de Tolérance” a attiré au total 15 000 participants sur les quatre opérations qui se sont succédé, le 2 juin dernier : la “Nage de la Paix” avec la participation de nageurs internationaux comme Nejib Belhedi (recordman de la traversée de la Manche à la nage en 1993), la “Chaîne Humaine”, le “Relais du Pinceau” et le concert “Djerba Welcome”, entièrement gratuit, réunissant de nombreux musiciens dont la violoniste Yasmine Azaïez, qui a attiré à lui seul plus de 7000 personnes.

Pour l’association Djerba Ulysse créée en mars dernier, la première action a été une réussite. L’objectif de célébrer l’amitié et la tolérance a été atteint puisqu’on a vu côte à côte des vacanciers européens et des femmes djerbiennes en habit traditionnel. Au total, l’opération aurait coûté moins de 50 000 DT.
L’association projette de répéter l’événement chaque année. En attendant, elle cherche à relancer les fouilles sur le site de Meninx grâce à des fonds internationaux. « On cherche des gens qui veulent travailler pour le bien de cette île, explique la présidente de l’association, Hela Abichou. Si chaque région est bien travaillée par les gens qui l’aiment, la Tunisie réussira à se développer ».

 

 

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Sidi Yati ou l’art de la coexistence

Autrefois, deux écoles religieuses ibadites se faisaient concurrence à Djerba, les Nakkara et les Wahbiya. Les premiers construisaient un petit escalier à gauche de l’entrée de leurs mosquées, du haut duquel était lancé l’appel à la prière. Les seconds faisaient de même, mais à droite de la porte. Signe de l’heureuse cohabitation des deux rites, la petite mosquée de Sidi Yati près de Guellala a conservé deux escaliers : l’un à gauche de son entrée, et l’autre à droite.




Un petit dans la cours des grands

Si, dans l’hôtellerie tunisienne, on n’a pas beaucoup d’argent, il semble qu’on a beaucoup d’idées. Celle à laquelle s’est attaché Karim Métahni, ancien d’Abou Nawas, Safir, Laico et Hilton, avec ses associés libanais consiste à exporter le savoir-faire hôtelier tunisien au Maghreb et en Afrique.

Moins d’un an après le lancement de Vendôme Management, le résultat semble lui donner raison puisque la société dont il est le directeur compte pas moins de quatre hôtels en Algérie, dont un déjà en exploitation à Timimoun, et des projets au Soudan, en Guinée, au Cap Vert…

L’idée de Vendôme est de réunir en une seule entité la gestion et les compétences techniques de construction et de maintenance. Ce qui s’est traduit par la création de Vendôme Management d’une part, et de VTA, Vendôme Technical Assistance, regroupant des architectes et des ingénieurs spécialisés. La société propose ainsi un accompagnement complet des propriétaires depuis la mise à niveau ou la construction de l’hôtel jusqu’à sa gestion.

Une offre qui a d’abord séduit des partenaires algériens, malgré la présence en force des grandes chaînes internationales ces dernières années. Karim Métahni dit ne pas craindre cette concurrence. « Je pense, argumente-t-il, que nous apportons plus d’argent aux propriétaires car nos coûts fixes sont moindres et nos tarifs moins prétentieux. Nous apportons aussi un supplément d’âme aux hôtels sans les excès de la standardisation et de la bureaucratie des grandes chaînes ». Avant de résumer le secret du succès de Vendôme : « Nous essayons de faire gagner de l’argent au propriétaire pour en gagner à notre tour ». Elémentaire, mon cher Watson, est-on tenté de répliquer.

Pour saisir le plus d’opportunités, Vendôme segmente ses hôtels en plusieurs catégories, du Vendôme Palace au Vendôme Village & Club, en passant par le Vendôme Resort & Mountain comme le Ksar Massine à Timimoun. A la direction de ce dernier, Vendôme a mis Sami Abderrahim, un ancien de l’Abou Nawas lui aussi.

Créé en octobre 2012, Vendôme ouvrira officiellement un bureau en Algérie en octobre prochain lors d’une cérémonie à laquelle seront conviés des décideurs algériens dont le Ministre du Tourisme. Celui-ci n’a pas manqué d’inviter le staff de Vendôme aux Assises du Tourisme tenues à Alger récemment.

Et la Tunisie dans tout ça ? Karim Metahni dit ne plus y penser, surtout après un premier échec avec l’hôtel Diar El Barbar à Matmata duquel la société s’est vite retirée.

 

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Karim Metahni




Et si on réfléchissait autrement ?

Historiquement, nos entreprises hôtelières ont été créées et se sont développées dans l’ombre des TO. C’est donc naturellement que ces “hôtels sous-traitants” se sont plus occupés de l’exploitation que de la commercialisation. C’est ainsi que la Tunisie a pu compter sur une lignée de directeurs techniques réputés. Les crises successives qu’on a connues depuis la Guerre du Golfe ont certes poussé ces entreprises et l’administration à rechercher des parades à la défection de la demande et à la baisse des marges bénéficiaires. Mais ces réactions aux crises restaient limitées au produit, et n’ont jamais touché au management des hôtels ni à leur commercialisation.

Il en est ainsi de la montée en gamme des hôtels, limitée aux bâtiments et aux équipements. Il en est de même de la construction effrénée de centres de thalassothérapie, piscines couvertes et salles de fitness, du lancement de “nouveaux produits” etc. Un ensemble de choix supposés stratégiques et qui, on le constate aujourd’hui, n’ont pas amélioré la rentabilité des hôtels, ni même assuré la survie de certains. Et ce, pour la simple raison qu’ils étaient quasiment tous inspirés par les TO. Le All inclusive était une autre “belle idée” des TO qui a anéanti le peu de savoir-faire dont disposait notre personnel hôtelier. Encore quelques années et celui-ci oubliera même la notion de service…

Aujourd’hui, la crise que vit le tourisme tunisien est triple. Elle concerne la demande qui fléchit sous l’effet du marasme économique en Europe. Elle concerne notre destination qui fait peur au lieu de faire rêver. Elle concerne enfin les TO, qui voient leur modèle économique remis en cause et se voient obligés de partager leur gâteau avec les OTA et autres spécialistes du e-commerce.

Face à cette triple crise, nous semblons encore creuser ce même sillon – et notre tombe du même coup : “nouveaux produits”, nouveaux modes d’hébergements, et même un “tourisme alternatif” pour lequel nous devrions créer des modes d’hébergement eux aussi “alternatifs”. Comme si on avait besoin de la machine de l’Etat et des crédits de nos banques pour construire des gîtes ruraux. Quid de nos 860 hôtels classés avec leurs 242 000 lits aux trois-quarts vides ? Sur ces 860 hôtels, combien resteront ouverts dans dix ans ?

Face à l’hécatombe actuelle des hôtels du Sud tunisien et de Tabarka, et à celle qui s’annonce parmi les hôtels endettés, que proposent l’administration et le gouvernement, si ce n’est un nouveau code des investissements qui veut instaurer de nouvelles zones prioritaires à l’investissement touristique et donc de futurs “jeunes promoteurs” et de futures hécatombes ?

La vérité est que, à part quelques rares chaînes hôtelières créées ces vingt dernières années, notre hôtellerie est restée très artisanale, constituée à près de 80% d’hôtels indépendants, dont l’écrasante majorité est mal outillée pour affronter le marché.

A l’heure où les TO renoncent à la location d’hôtels, et même à l’allotement ferme de lits d’hôtels et de sièges d’avion, comment nos hôtels indépendants vont-ils se commercialiser ?

A l’heure où la visibilité d’un site marchand sur internet n’est même plus à la portée de nos plus grandes chaînes, quel est le sort promis à ces hôtels à la gestion hésitante et aux moyens inexistants ?

A l’heure où, ailleurs dans le monde, le remplissage des hôtels est confié à des équipes de Revenue managers, combien parmi nos hôtels disposent d’une équipe commerciale digne de ce nom, ou même d’un simple directeur commercial ? En dehors des hôtels de ville, ne sont-ils pas une infime minorité ?

Pour répondre à ces questions que beaucoup ne se posent même pas, on devrait commencer par mettre au rencard nos vieilles boîtes à outils. Pour les hôteliers indépendants, il est temps qu’ils se donnent les moyens des chaînes intégrées en s’unissant, sous une forme ou autre. L’expérience des chaînes volontaires serait à méditer. Des chaînes qui seraient de véritables entités commerciales et non des clubs informels. A défaut, il faudrait que ces hôteliers dissocient la gestion de la propriété, et confient leurs unités à des gestionnaires compétents dont le pays regorge.

A ce stade, l’administration doit, de son côté, cesser de nous rebattre les oreilles avec des discours issus des rapports de la Banque Mondiale, et mettre en place des incitations financières et fiscales qui valorisent notre seul et véritable capital : le savoir-faire de nos cadres. Pourquoi pas un plan d’encouragement à l’internationalisation de nos entreprises touristiques, comme l’a fait l’Espagne il y a quelques années ? Pourquoi pas une “prime à l’union” pour favoriser la naissance de chaînes volontaires ? Pourquoi pas une banque spécialisée dans l’investissement immatériel ?

 Lotfi Mansour




L’Hasdrubal Hammamet a reçu le prix National CheckSafetyFirst pour l’hygiène et la sécurité

Hasdrubal Hammamet, champion de l’hygiène : l’hôtel vient de se voir décerner le prix National CheckSafetyFirst de la société E-Cristal pour l’hygiène et la sécurité. Il a obtenu le meilleur score de tous les hôtels adhérant à ce programme en Tunisie, soit 118 établissements. Ce prix concerne notamment l’hygiène alimentaire (système HACCP) et la propreté des chambres. Il est décerné chaque année sur la base des moyennes obtenues par les hôtels suite à des visites inopinées effectuées par l’équipe de consultants d’E-Cristal. Les Hasdrubal Djerba et Port El Kantaoui se sont vu décerner chacun un prix régional.

La cérémonie de remise des prix s’est déroulée jeudi 27 juin à Hammamet en présence de Raouf Lamouri, PDG de la chaîne Hasdrubal, qui a déclaré qu’il était « important pour l’Hasdrubal d’avoir un avis extérieur sur la qualité et l’hygiène dans ses hôtels » et s’est réjoui que « cet avis et ce prix viennent confirmer les audits internes aux hôtels ».

La société E-Cristal est active depuis 1996 (depuis 1999 en Tunisie) et compte 1500 hôtels adhérant à ses programmes dans 53 pays. Elle propose plusieurs packs de services relatifs notamment à l’hygiène alimentaire et à la sécurité.

Hasdrubal-Hammamet_1Talha Housseini (costume brun), Directeur Général de l’Hasdrubal Hammamet, recevant son prix.

Hasdrubal-Hammamet_2La cérémonie de remise des prix en présence du personnel de l’Hasdrubal Hammamet et de Raouf Lamouri (au pupitre), Alan Zering, Directeur de CheckSafetyFirst, et Dr Chaker Heni, Directeur Tunisie d’E-Cristal.




La Salle de Carthage du musée du Bardo rouvre ses portes

La Salle de Carthage, l’une des plus emblématiques du Musée National du Bardo, a retrouvé ses statues romaines et sera inaugurée officiellement le 4 juillet en présence de Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture, Sylvia Pinel, ministre française de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, et Jean-Luc Martinez, Président-Directeur du Musée du Louvre.

La Salle de Carthage occupe le “Grand Patio” du Palais du Bardo, construit par Mohamed Bey puis son frère Sadok Bey. Son niveau inférieur abritait depuis 1913 une collection de sculptures provenant de Carthage. A l’occasion de la rénovation du musée, ces statues ont été restaurées grâce à un chantier-école en partenariat avec le musée du Louvre à Paris.

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La Salle de Carthage en cours de rénovation.