Syphax, l’aiguillonneur du ciel

Au regard du secteur du transport aérien en Tunisie, l’annonce du vol promotionnel vers Montréal du 23 octobre, qu’on a d’abord pris pour un nième bluff de la part du PDG de Syphax Airlines, aura eu un effet inattendu bien avant son décollage : nous montrer un visage oublié de Tunisair. En effet, après des mois passés à se lamenter sur son sort, la compagnie nationale a tenté de reprendre l’initiative en se mettant dans la course du long-courrier. Son staff, PDG en tête, s’est déplacé en plein Aïd El Kébir à Montréal pour mettre sur la table ce qu’on a appelé son “joker”, à savoir son alliance avec la compagnie libyenne Afriqiyah.

Certes, on s’attend déjà à une bataille entre les deux compagnies tunisiennes pour se partager les trois slots qui ont été accordés par les autorités canadiennes (pour rappel, Air Algérie en est à six vols par semaine et en demande un septième). On prévoit aussi les effets, forcément négatifs pour le pavillon national, d’une probable guerre des prix et des déclarations. Mais au-delà de tout cela, on salue le regain de vitalité de Tunisair ; celle-ci est allée jusqu’à envoyer deux de ses cadres sur le salon du tourisme de Montréal pour y annoncer des vols directs Tunis-Montréal dès le mois de juin prochain.

En attendant de connaître l’issue de cette guéguerre (qui pourrait prendre simplement fin par une formule de coopération, qu’elle soit négociée ou imposée par le ministère de tutelle), on sait que la compagnie Syphax Airlines rend déjà bien des services au pavillon national en aiguillonnant ce mammouth qu’est devenu Tunisair.

Rien que pour cette raison, la jeune compagnie a largement gagné son droit à figurer dans le paysage aérien tunisien.

LM