Le FODEC n’est pas fait pour soutenir Tunisair

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Que pensez-vous de ce qui se dit et se fait dans le tourisme aujourd’hui ?

Jalel Bouricha
Je n’en pense pas du bien puisque les résultats sont absents. L’un des maux du secteur est que l’administration continue de décider pour nous.

Pourtant, les chiffres publiés indiquent une amélioration des résultats.

J. Bouricha
Les résultats ne se jugent pas sur un mois ou un trimestre. Nous, dirigeants d’entreprises, avons besoin de juger la portée des actions sur le long terme, ou du moins sur une année ou deux.

L’administration est, semble-t-il, sur le point d’annoncer un tel plan d’action sur deux ans…

J. Bouricha
Justement, l’administration va sortir un tel plan sans nous consulter et sans débattre avec nous de son contenu. Ce que l’administration appelle « consultation des professionnels » se résume à une lettre qui nous a été envoyée la semaine dernière (mi-mars, ndlr) nous présentant le programme d’actions décidé pour 2012 ; est-ce cela le partenariat avec les professionnels dont on parle ? Autre exemple, le président de notre Fédération a été amené à signer une convention de soutien de l’aérien, qui ne soutenait en fait que Tunisair et accessoirement Nouvelair. On utilise donc notre argent du FODEC pour soutenir Tunisair, alors que l’objet du FODEC est de soutenir la communication et la promotion. A ce propos, on nous dit que cette convention a rapporté l’année dernière 35000 clients ; ce chiffre est à la portée d’un ou deux hôtels agissant seuls dans une action de promotion classique. Mon impression est que l’administration continue de nous traiter en mineurs et de décider pour nous, et qu’il nous faut utiliser tous les moyens en notre possession pour que cela cesse.

La solution préconisée depuis longtemps est que vous deveniez des partenaires de droit à travers une structure de promotion sous forme d’un GIE où vous seriez actionnaires. Pourquoi ne travaillez-vous pas pour une telle solution ?

J. Bouricha
Nous le demandons, mais il est vrai que notre profession manque de cohésion et que la FTH manque de moyens et d’effectifs. La réforme en cours de la FTH devrait contribuer à améliorer son efficacité. Cependant, en attendant que le partenariat soit inscrit dans les statuts de l’organisme de promotion, je ne vois pas pourquoi on veut nous exclure de la marche du secteur.

Revenons à Djerba : quelle est la situation actuelle et comment la voyez-vous évoluer ?

J. Bouricha
Djerba n’est pas encore remise de sa crise de l’année dernière et ses problèmes attendent toujours un début de solution. En effet, la destination souffre de son manque de liaisons aériennes directes, et de ses insuffisances tant au niveau de l’environnement, avec des municipalités affaiblies, qu’au niveau de sa promotion.
Il y aura au mois d’avril un colloque international à Djerba avec l’OMT et les participants seront obligés de faire escale à Tunis avec un réenregistrement de leurs bagages pour Djerba ; cela suffira à leur montrer que Djerba n’est pas encore une destination touristique.